Et de trois ! Ce soir, Christophe Beaugrand animera à 23h30 la première hebdo de "Secret Story" 11 sur TF1, après "Koh-Lanta", avant que l'émission ne bascule sur NT1 dès lundi 4 avec la "Quotidienne" et le "Débrief" chaque soir et un prime chaque jeudi. Un programme chargé pour l'animateur, qui n'a jamais compté ses heures, et qui trépigne d'impatience à l'idée de se lancer dans une troisième saison de la télé-réalité d'enfermement d'EndemolShine. Plus tôt cette semaine, puremedias.com s'est entretenu avec lui pour discuter de cette nouvelle saison.
puremedias.com : Tout est prêt pour cette saison 11 ?
Christophe Beaugrand : Tout est toujours prêt au dernier moment ! L'an dernier, la Maison n'était pas terminée le mercredi, il y avait encore des coups de peinture à donner. Et on avait fait les répétitions pour l'émission de lancement le vendredi à 21h, juste avant que le public rentre ! Mais c'est ça qui est génial avec une émission en direct : tout peut changer jusqu'au dernier moment. Tous les soirs, c'est pendant la quotidienne que j'ai le sommaire final du "Débrief".
D'ailleurs, si le nom d'un candidat était sorti cette semaine, il n'aurait pas intégré l'émission, c'est bien ça ?
En principe, c'est la règle. On a des candidats de secours en cas de problème, si un candidat change d'avis au dernier moment ou se casse une jambe... C'est la même chose pour "Koh-Lanta", par exemple. L'année dernière, Denis m'avait dit que deux candidats étaient partis au dernier moment. C'est de la matière humaine, on n'est jamais sûr de rien.
Cette année, vous annoncez un "Campus des secrets". Vous avez simplement mis des bannières style université américaine un peu partout ?
C'est ça, et on leur donne des cahiers et puis voilà ! (Rires) Non, depuis trois ans, la diffusion a changé de date. Ce n'est plus une émission estivale mais une émission de rentrée et cette année, le lancement coïncide avec la rentrée scolaire. On a eu envie d'en profiter, de jouer ça à fond. On s'est amusé avec ce concept, on a repensé la déco et l'architecture de la maison, mais ça va aussi infuser la mécanique de l'émission. Ce n'est pas qu'une anecdote.
"On a deux-trois secrets qui vont créer un gros buzz, j'en suis convaincu"
Il n'y a pas de before cette année, pas de candidats mis en isolement, pas d'appel au public pour les départager... Vous n'avez pas trouvé la bonne idée ?
On ne l'a pas fait tous les ans, et chaque année, on essaie de proposer des choses différentes. Le public et les candidats ont tous intégré ça, donc il faut les surprendre.
L'an dernier, Thomas avait l'un des secrets les plus marquants de l'histoire du programme. Vous avez trouvé aussi bien pour cette saison 11 ?
C'était un secret tellement gigantesque que je ne pourrais pas dire qu'on aura quelque chose d'aussi impressionnant. Mais on a peut-être plus d'homogénéité, d'équilibre. On a beaucoup de secrets très forts, beaucoup de secrets personnels, et au moins deux-trois secrets qui vont créer un gros buzz, j'en suis convaincu.
Et donc il n'y aura pas de candidat cryogénisé, même si "Le Gorafi" a bien failli vous y faire croire... !
Personne ne sait d'où ça vient... C'était l'équipe de cast précédente, ce sont des gens qui sont partis. Mais ça m'a fait beaucoup rire ! Je pense que c'était un jeune casteur qui espérait tellement trouver un truc... Ce qui est sûr, c'est qu'aucune personne de la production n'avait été tenue au courant de ces propositions-là, parce qu'on s'en serait rendu compte tout de suite. Mais c'est vrai que ça faisait partie des recherches.
Un candidat cryogénisé ? Mais ça n'existe pas...
Non, mais il y a des gens qui ont signé des contrats pour se faire cryogéniser. Mais pour en revenir au casting de cette saison, on revient aux fondamentaux de "Secret" avec des personnalités très différentes les unes des autres. Les deux dernières saisons, surtout l'an dernier, c'était quelque chose de beaucoup plus homogène, ils faisaient davantage "candidats de télé-réalité". Cette année, ils sont plus originaux. Après, il faut que la mayonnaise prenne ! C'est hyper compliqué... Contrairement aux autres télé-réalités qui prennent des candidats qu'ils connaissent déjà et qui connaissent les règles par coeur, nous, on a besoin d'avoir une certaine fraîcheur et innocence. L'année dernière, les jumelles avaient cette fraîcheur, mais on avait aussi des candidats qui calculaient beaucoup plus, comme Bastien.
C'est devenu plus compliqué de caster "Secret" ?
Bien sûr. Les candidats ont été tellement biberonnés à la télé-réalité qu'ils se disent "Tiens, je vais faire ça, ça va plaire à telle cible" ou "ça va plaire à la production" et nous, c'est précisément ce qu'on ne veut pas !
"Adrien Lemaître fait partie des meubles, on le garde !"
Après son élimination l'an dernier, Sophia a déclaré qu'il existait des petites missions tous les jours qui n'étaient pas explicitées dans les quotidiennes. C'est vrai ?
Je ne sais pas exactement de quoi elle parlait. Il y a parfois des candidats qui sortent prématurément et qui sont un peu déçus. Mais dans "Secret Story", les choses sont dites...
Donc on ne peut pas imaginer qu'on lui ait dit "Aujourd'hui, Sophia, tu seras odieuse avec untel"... ?
Ca ne marcherait pas ! Les missions sont toujours montrées. Dès qu'il y a un prime, et parfois aussi dans les quotidiennes, pour accompagner le jeu et susciter des actions, il y a des propositions de la Voix. Ca fait partie du jeu.
Mais il n'y a pas de deuxième niveau de missions ?
Non, ça serait trop compliqué ! Les candidats sont totalement libres dans "Secret". On impulse des choses mais il se passe rarement ce qu'on avait imaginé.
Vous allez prendre les commandes de l'émission pour la troisième année. Vous êtes dans quel état d'esprit ?
Je me suis éclaté les deux années précédentes donc je suis impatient d'y retourner. Je suis impatient de proposer la nouvelle version du "Débrief" parce qu'on y a beaucoup travaillé. On veut en faire un vrai talk show donc on a élargi l'équipe, il y aura plus de monde autour de la table et on va faire tourner davantage de chroniqueurs.
Et où est passé Adrien Lemaître ?
Il n'a pas été mis sur la première photo, parce qu'on a axé la communication sur le fait que je serai entouré de Leila et Julien, deux anciens gagnants. Mais il y aura une autre photo dès la semaine prochaine avec toute l'équipe, et Adrien bien sûr. Il reste producteur du "Débrief" et va proposer une nouvelle version de "Mister Secret". Adrien fait partie des meubles, on le garde ! (Rires)
"On prend soin de ne jamais être dans la critique physique"
Vous parlez d'une nouvelle version du "Débrief" qui sera "un vrai talk". Dans quelle mesure ?
On va évidemment continuer à parler de "Secret", mais il y aura moins de magnétos, plus de place au talk et à l'humeur. Il y aura plus d'interaction avec le public, y compris le public présent. Et en termes d'invités, on va ouvrir l'émission à des gens qui n'ont pas nécessairement participé à "Secret" mais qui aiment l'émission. Lisandro, le gagnant de "The Voice" par exemple, va peut-être venir. Jarry, aussi. Jusqu'à maintenant, on ne recevait que les anciens candidats, et ça tournait un peu en rond.
L'an dernier, TF1 avait signé deux saisons d'un coup, pourtant l'officialisation de la saison 11 a été très tardive. Que s'est-il passé ?
On aime bien le suspense ! (Rires) Il faudrait demander à TF1 et Endemol, je crois que c'étaient des négociations qui allaient au-delà de "Secret Story", des histoires d'équilibre de production. Ce n'est pas trop mon domaine. Mais je sais qu'il y avait une volonté de TF1 et une volonté d'Endemol de refaire une saison. Après, il y a eu des négociations financières, c'est toujours la même chose. En télévision, c'est toujours un peu comme ça !
l A LIRE : Les photos de la nouvelle Maison des secrets
Vous vous interrogez sur l'exemple donné par "Secret" aux jeunes téléspectateurs ?
Quand on présente une émission regardée par un certain nombre de jeunes, on a une responsabilité particulière. Et nous, on ne laisse pas passer un seul dérapage ! Je suis toujours là pour recadrer, on prend soin de ne jamais être dans la critique physique aussi. J'avais reçu beaucoup de messages au début de la saison dernière, les gens avaient peur de la façon dont serait traité Thomas, l'homme enceinte. Et on a veillé avec la production et la chaîne à faire les choses bien. Il faut développer des valeurs d'entraide, c'est indispensable. Il y a d'ailleurs beaucoup d'épreuves ou de jeux où les candidats jouent ensemble.
"L'an dernier, une candidate du "Before" l'année dernière me dérangeait. Et je l'ai dit."
Ca fait partie de l'ADN de "Secret Story" de mettre en avant des candidats qui sont parfois différents ?
Oui, c'est une des émissions qui a présenté des candidats qui avaient une différence physique, ou qui étaient homosexuels par exemple à un moment où on en parlait peut-être un petit peu moins - et sans le faire de manière caricaturale. La télé-réalité, c'est un bon moyen de faire évoluer les mentalités sur des questions sociales et sociétales. Je me porte vraiment garant de ça. Si jamais quelque chose ne me convient pas, je le dirai à l'antenne, je m'en fous ! L'an dernier, une candidate du "Before" e dérangeait. Et je l'ai dit. Elle a finalement atterri dans une autre émission sur une autre chaîne. Elle avait une image hyper-sexualisée. Mes petits neveux regardent l'émission et je suis content qu'elle n'ait pas participé à l'émission.
Vous êtes prêt à vous relancer dans la "guerre des audiences", la "guerre des talks", etc... ?
La guerre des audiences, ça ne me concerne pas trop, j'essaie de faire le meilleur programme possible. Après, c'est le public qui décide. On repart au combat chaque matin avec nous-mêmes mais il n'y a pas de guerre. Ce n'est pas en dénigrant les autres qu'on va faire venir les gens chez nous ! Il faut juste proposer un bon programme et que ça prenne entre les candidats pour qu'il se passe des choses.
Et pas peur du rythme, entre "Secret Story" et tous vos autres projets ?
Pas du tout ! Je mets "50mn Inside" sur pause jusqu'à l'année prochaine, parce que je ne peux pas tout faire, mais je reviendrai de manière événementielle pour des gros reportages incarnés. Mais pour le reste, je m'éclate vraiment. J'arrive tous les matins à 9h15 au bureau, on regarde les images et on construit l'émission pour divertir les gens. Au quotidien, tout peut arriver ! Ca va sans doute faire marrer les gens mais ça me rappelle l'excitation qu'on peut avoir quand on bosse sur du news. Ca me rappelle ce que je faisais sur LCI, le rythme hard news. C'est du hard news sur ce qui se passe dans la Maison des secrets, donc on n'est pas dans des grandes considérations politiques, mais on est dans cette espèce d'excitation, en direct tous les soirs. Il faut une hiérarchie, etc. Le fait d'être journaliste me sert beaucoup pour construire le "Débrief", qui est un talk show d'actu sur l'actu de la Maison. Il y a un vrai point de vue journalistique, même si ça peut sembler un peu ridicule quand je le dis ! (Rires)