"La Quotidienne" fête aujourd'hui sa 1.000e sur France 5 ! L'émission consacrée à la consommation et aux nouvelles solidarités fête aujourd'hui ses quatre ans d'existence. Arrivée en septembre 2013 pour booster la case du midi de la chaîne publique, jusque-là occupée par des programmes jeunesse, l'émission incarnée par Maya Lauqué et Thomas Isle affiche désormais près de 300.000 téléspectateurs de moyenne, soit 3% de l'ensemble du public. puremedias.com a rencontré son producteur, Christophe Koszarek, patron de Jara Prod, pour faire un bilan de "La Quotidienne".
Propos recueillis de Benjamin Meffre.
puremedias.com : Quel bilan faites-vous quatre ans après le lancement de "La Quotidienne" en septembre 2013 ?
Christophe Koszarek : Au fil de ces années, "La Quotidienne" a réussi à s'imposer comme le rendez-vous incontournable des consommateurs. L'émission s'intéresse à toutes les nouvelles formes de consommation : circuits courts, consommation participative etc... "La Quotidienne" a été lancée au moment où commençait à émerger cette nouvelle économie collaborative. Elle a accompagné ce mouvement et l'a décrypté. En plus de cela, "La Quotidienne" est aussi un succès d'audience.
"La case du midi est encore plus dure que celle de l'access"
Justement, quel bilan d'audience faites-vous de votre émission ?
On a grandi d'année en année dans une case du midi qui est encore plus dure à pénétrer que l'access. C'est même sans doute la case la plus dure de la journée. A midi, les habitudes de consommation sont en effet très ancrées, souvent depuis des années. TF1 et France 2 captent près de 70% de l'audience avec des personnalités comme Jean-Luc Reichmann ou Nagui qui sont là depuis plus d'une dizaine d'années. Quand nous sommes arrivés en septembre 2013, nous arrivions en plus après 11 ans de programmes jeunesse. Il fallait donc faire venir un autre public, sensible aux problématiques de la consommation. En quatre ans, on a augmenté l'audience de 150%. Le bilan est donc très satisfaisant.
France 5 est-elle elle aussi satisfaite de ce bilan d'audience ?
Oui car nous sommes tout d'abord au-dessus de notre clause d'audience. Surtout, nous continuons de progresser d'année en année. Nous augmentons par exemple de 20% notre audience en ce début de saison par rapport à la saison dernière.
Cette année dans "La Quotidienne", vous voulez notamment "redonner le pouvoir aux consommateurs". Qu'entendez-vous par là ?
Après avoir appris aux téléspectateurs à décrypter ce qu'ils mangeaient, on a décidé d'aller plus loin cette année en donnant le pouvoir au consommateur. On va faire de lui un acteur et lui permettre de choisir lui-même les caractéristiques d'un produit qu'il pourra retrouver dans son hypermarché. Par exemple, on a créé "le beurre du consommateur" en partenariat avec la coopérative "C'est qui le patron !", dont les actionnaires sont les consommateurs. Pendant plusieurs mois, les téléspectateurs peuvent ainsi choisir les caractéristiques du beurre sur la plateforme internet de l'émission. Ils peuvent alors voir l'impact de leurs choix sur le prix et la rémunération du producteur. A la fin, on prend les caractéristiques majoritaires et on met en vente le produit dans la grande distribution via notre coopérative partenaire. C'est une démarche ludique et pédagogique, permettant une meilleure information du consommateur. C'est en plein dans l'ADN de "La Quotidienne".
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Quels autres produits lancerez-vous cette saison ?
Nous en lancerons une vingtaine. Il y aura notamment le steak haché, le fromage blanc, la salade en sachet ou encore les oeufs.
Vous ne toucherez rien sur la vente des produits ?
Non, rien du tout. Plus globalement, nous ne sommes pas là pour mettre en avant tel ou tel produit, ni pour les vendre. On donne d'ailleurs toutes les marques d'un produit à l'antenne. On apporte de l'information et on essaie de récréer de la confiance entre les producteurs et les consommateurs.
"Je pense qu'un magazine sur les médias manque sur le service public"
Pourquoi France 5 a-t-elle décidé d'arrêter "La Quotidienne, la suite" programmée entre 13h et 13h30 la saison dernière ?
La chaîne a dû faire des choix dans un contexte budgétaire difficile. Je regrette la fin de cette émission car elle plaisait aux téléspectateurs. Mais c'est une décision de la direction de la chaîne et je la respecte.
Vous qui avez produit pendant 8 saisons "Médias, le mag", ne pensez-vous pas qu'il manque sur le service public une émission de décryptage des médias à l'heure des "fake news" ?
"Médias, le mag" expliquait la fabrique de l'information. C'était un magazine intelligent sur les médias. Je pense en effet qu'un magazine de ce genre manque sur le service public. C'est dommage car c'est vraiment une mission de service public, surtout en ces temps de multiplication des fake news et d'emballements médiatiques.
Quels sont les axes de développement de Jara Prod dans les mois qui viennent ?
Nous continuons de nous développer dans le documentaire. Nous venons de diffuser un 52 minutes sur René Goscinny sur Arte (dimanche 8 octobre, ndlr). Nous avons par ailleurs terminé le dernier documentaire de Mireille Darc sur l'excision. Il sera diffusé sur France 2 dans la case "Infrarouge" en novembre. Il sera suivi d'un plateau animé par Marie Drucker, puis de trois autres documentaires de Mireille Darc diffusés en hommage à son travail de réalisatrice.
Nous travaillons aussi avec le groupe TF1 sur deux documentaires musicaux évènementiels qui seront diffusés en 2018 et 2019. Nous travaillons par ailleurs sur la création de formats de divertissement à destination de la famille. Nous avons créé un format sur le prime et nous sommes en discussion avec plusieurs chaînes. Dans le domaine de la fiction, nous avons aussi deux projets de séries en 6x52 minutes, un thriller et une comédie. Nous sommes aussi en discussion avec Netflix sur deux autres projets. Enfin, nous avons aussi de gros projets de croissance externe. Nous travaillons sur un tour de table pour faire des acquisitions en Europe dans le domaine de la prod télé.