Un membre du gouvernement réagit. Ce lundi, Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, a adressé un signalement au CSA au sujet de la séquence tendue survenue ce week-end dans "On n'est pas couché" entre Sandrine Rousseau, ancienne porte-parole d'EE-LV et les deux chroniqueurs de Laurent Ruquier. En plateau pour présenter son livre "Parler" (Flammarion) dans lequel elle raconte comment elle aurait été agressée sexuellement par l'élu écologiste Denis Baupin, l'invitée a dû faire face aux critiques sévères de Christine Angot et Yann Moix. Éprouvée par la situation, Sandrine Rousseau n'a pas pu retenir ses larmes.
Dans une lettre adressée au CSA, que s'est procurée France Inter, Marlène Schiappa rappelle que le CSA "a la responsabilité de veiller à l'image des femmes" à la télévision, notamment "en luttant contre les stéréotypes, les préjugés sexistes, les images dégradantes, les violences faites aux femmes et les violences commises au sein des couples". "J'appelle donc votre attention sur les propos tenus à l'encontre de Sandrine Rousseau", souligne-t-elle.
La secrétaire d'Etat juge "éminemment regrettable qu'une victime ayant le courage de briser le silence autour des violences sexuelles soit ainsi publiquement humiliée et mise en accusation", notant que France Télévisions "est extrêmement engagée dans la lutte contre la culture du viol". Toutefois, Marlène Schiappa ajoute : "L'accueil de la parole des victimes dans les émissions de divertissement n'est pas digne du combat qu'elles mènent pour que cessent ces violences sexistes et sexuelles."
Par cette lettre, le membre du gouvernement d'Edouard Philippe souhaite savoir si "le Conseil entend engager une procédure d'instruction relative à cette séquence". "Je vous saurais gré d'exercer une vigilance toute particulière sur le traitement de ces violences dans les programmes d'information et les émissions de divertissement, afin de garantir le respect de la parole et la dignité des victimes", poursuit Marlène Schiappa, avant de conclure : "Il me paraît souhaitable qu'une réflexion plus approfondie soit engagée, afin de formuler des recommandations en la matière."