Long moment de flottement hier soir dans "On n'est pas couché". Vendredi matin, "L'Express" rapportait qu'un incident s'était produit sur le tournage de l'émission la veille. Le newsmagazine expliquait ainsi que lors de sa confrontation avec Sandrine Rousseau, ancienne porte-parole d'EE-LV venue présenter son livre-témoignage, "Parler" (Flammarion), Christine Angot aurait "quitté le plateau", "balançant rageusement au passage ses feuilles et son verre" avant de se réfugier dans sa loge "hurlant et pleurant".
Désireux de préserver l'image de la polémiste et par "élégance", France 2 et Tout sur l'Ecran avaient indiqué que la séquence lors de laquelle Christine Angot quitte le plateau ne serait pas diffusée. La chaîne et la société de production avaient en revanche assuré que le reste de l'interview serait conservée. Les téléspectateurs de la Deux - ils étaient près de 1,2 million (19,0% du public) hier soir - ont donc pu découvrir celle-ci hier soir.
À une heure de diffusion avancée, c'est au détour d'une phrase prononcée par Sandrine Rousseau que la situation s'est envenimée. L'ex élue EE-LV déclare ainsi qu'au sein de son parti, "on a mis en place une cellule de lutte contre le harcèlement, contre les violences (...). Les personnes (victimes de harcèlement) peuvent appeler d'autres personnes qui ont été formées pour accueillir la parole". Des propos qui suscitent l'ire de Christine Angot qui l'interrompt et lâche soudainement, "Formées pour accueillir la parole, mais qu'est-ce que j'entends ?!".
"Arrêtez de dire des trucs comme ça ! C'est fou" s'agace la polémiste qui ne peut retenir un geste d'exaspération. "Moi je retourne dans ma loge, je ne peux pas entendre des trucs pareils !" poursuit-elle avant de hausser brutalement la voix et d'expliquer à Sandrine Rousseau que "On ne fait pas dans un parti politique la question des agressions sexuelles enfin ! On le fait avec l'humain, des oreilles, parce qu'on a des yeux, parce qu'on écoute !". En larmes, la voix cassée par l'émotion, Sandrine Rousseau tente de se défendre arguant qu'"il faut bien des gens qui entendent le message (des personnes victimes de harcèlement)".
"Il n'y a personne, ça n'existe pas ! C'est comme ça ! Il faut se le mettre dans la tête !" lui rétorque la polémiste, de plus en plus véhémente. "Mais alors comment on fait ?" s'interroge Sandrine Rousseau avant que Christine Angot ne réponde en criant, "On se débrouille ! C'est comme ça !". L'échange entre les deux femmes est alors interrompu - c'est là que la séquence a été coupée - et on retrouve Sandrine Rousseau, les yeux baignés de larmes, et cette fois-ci confrontée à Yann Moix.
Lors de sa critique, celui-ci s'interroge : "Doit-on tenir sur ce genre de propos (une agression sexuelle), plutôt des discours ou plutôt livrer une parole? (...) Les hommes politiques sont dans un autre univers, dans un autre cosmos qui est celui du discours". En larmes, Sandrine Rousseau lui répond qu'elle ne "peut pas entendre" qu'elle a "un discours là-dessus". "Vous n'imaginez pas la violence de ce que dîtes là" souffle l'ex élue, visiblement éprouvée. S'en suit alors un long monologue de Christine Angot qui explique pourquoi elle a cessé de lire le livre de Sandrine Rousseau. Très émue, celle-ci lâchera, en larmes à la fin de l'interview qu'elle ne "se résous pas à ce que les chiffres (des violences sexuelles faites aux femmes) ne bougent pas d'un iota depuis dix ans". puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.