Selon l'AFP, Orange dit avoir été assigné en justice par TF1 pour cesser la diffusion de ses chaînes, le 1er février dernier. Vendredi, par un communiqué, la Une a annoncé "suspendre (...) la fourniture à Orange du service replay MyTF1". La filiale de Bouygues dirigée par Gilles Pélisson a également réclamé à l'opérateur qu'il cesse l'exploitation des chaînes du groupe TF1 auprès de ses abonnés, notamment sur les box, menaçant ce dernier d'utiliser "tous les moyens juridiques à sa disposition" pour faire valoir ses droits. L'opérateur télécom dirigé par Stéphane Richard avait réagi via un communiqué, "regrettant la prise en otage de ses abonnés" et jugeant l'attitude de la Une "déplorable".
Alors que le conflit entre TF1 et Orange a fait les gros titres, c'était au tour de Free, qui était resté plus discret que son concurrent ces derniers mois, - même si sa position est connue depuis le printemps - de faire entendre sa voix. Interrogé par nos confrères du "Figaro" vendredi, Maxime Lombardini, DG de Free, a annoncé que l'opérateur refusait d'accéder aux demandes de TF1, d'ailleurs qualifiées "d'extravagantes". "Les discussions sont au point mort. Je suis pessimiste sur la suite", a également déclaré le directeur général de la filiale du groupe Iliad. Depuis ce matin, l'opérateur indique à ses abonnés la procédure pour passer par une antenne TNT traditionnelle en cas d'arrêt de la diffusion par la box.
Selon "Le Figaro", les discussions sont également au point mort avec Canal+, qui a déjà signé avec M6. Ce front commun qui fait face à TF1 et la perspective d'un blocage mortifère pour le secteur pourraient forcer les pouvoirs publics à se saisir de l'affaire. Pour l'heure, le groupe audiovisuel privé campe sur ses positions, se servant de l'accord qu'il a conclu avec SFR en guise de jurisprudence. TF1 souhaite ainsi que Free et Orange déboursent "le même prix par abonné" que celui qui a été convenu avec l'opérateur d'Altice, soit des sommes respectivement évaluées au global à 20 et 25 millions d'euros.
Interrogé par nos confrères du "JDD" vendredi en fin d'après-midi, Maxime Saada, directeur général du groupe Canal+, a déclaré n'avoir "aucunement l'intention de céder au chantage inadmissible" de TF1, précisant que ce dernier réclamait "une dizaine de millions d'euros" à Canal+. Le groupe, filiale de Vivendi, s'est dit prêt à "envisager assez vite une coupure du signal des chaînes gratuites du groupe TF1 sur (ses) différents supports". Maxime Saada, qui s'insurgeait contre la volonté de TF1 de "faire payer le consommateur et Canal pour des chaînes diffusées gratuitement" a assuré que "Canal représente entre 15 et 20% de l'audience des chaînes gratuites du groupe TF1".