Absent de l'antenne de TF1 en 2014, "Masterchef" sera finalement de retour en 2015 sur la chaîne, avec une nouvelle animatrice, Sandrine Quétier, et un tout nouveau jury. Les quatre jurés de la saison 4 ont en effet été remerciés ou ont préféré tourner la page, et ils laisseront la place à Christian Etchebest, Gilles Goujon et Yannick Delpech. A l'image de "Top Chef", qui s'est réinventé avec succès sur M6 cette saison, TF1 et le producteur Shine France parient sur le renouveau pour relancer le concours culinaire, dont les audiences avaient sensiblement baissé en saison 4.
Mais cette cinquième saison démarre dans la douleur. La semaine dernière, les tournages ont commencé sur l'esplanade du MuCEM, en bord de mer à Marseille, où 300 candidats ont été invités à cuisiner pour obtenir une place parmi les 30 finalistes. Mais selon de nombreux témoignages, tout ne se serait pas déroulé de manière très élégante, et plusieurs candidats ont dénoncé les conditions difficiles de tournage, mais surtout l'attitude de la production. Ils se sont sentis utilisés pour faire office de figurants et ont laissé entendre que les 30 finalistes avaient été choisis au préalable.
Pour étayer leurs propos, certains ont ainsi expliqué que sur dix lignes de candidats, tous les finalistes figuraient dans les premières lignes. La production aurait donc, selon eux, placé ses favoris dans les premiers rangs pour les filmer plus facilement, tandis que les autres cuisiniers amateurs, qui n'avaient aucune chance de gagner, occupaient l'espace. Selon certains témoignages, quelques plats n'auraient même pas été goûtés. Contacté par puremedias.com, Shine France reconnaissait samedi que les conditions météo étaient "difficiles", mais assurait que tous les plats avaient été goûtés.
Invitée ce matin du "Grand Direct des médias" sur Europe 1, Angélique Sansonetti, directrice artistique de Shine, a d'abord reconnu que les conditions de tournage avaient été "extrêmement difficiles". Mais elle a ensuite fait part de sa colère face aux critiques des candidats. "Je suis énervée de tout ce qui est dit et mal dit", a-t-elle avoué. "Masterchef est un concours dont la seule porte d'entrée est le talent culinaire", a-t-elle assuré, avant d'expliquer en détails comment était organisée l'épreuve.
"Il y avait trois spots, chaque spot était composé de dix lignes de dix candidats. Devant chaque spot, il y avait un goûteur, choisi par les chefs eux-mêmes. Chaque goûteur avait dix plats à déguster, on imagine bien que les chefs n'allaient pas déguster 300 plats. Une fois qu'il y avait un plat qui les interpellait, ils levaient le bras", a-t-elle expliqué, démentant que personne dans les rangs 5 à 10 n'ait eu sa chance. "C'est absolument faux, il y a eu des sélectionnés entre les rangs 5 et 10 ! Oser dire que les goûteurs n'ont pas goûté les plats est faux. Dire que les chefs ont été instrumentalisés est faux ! Vous imaginez dans quel état sont les jurés en entendant ça ?", s'est-elle emportée.
Les candidats déçus avaient également souligné que le concours s'intéressait davantage au profil des candidats qu'à leur cuisine, la production sélectionnant "des profils typés, des jumeaux, un sourd et muet, une personne amputée d'une main, une fille hypermaquillée"... "Je pense à cette jeune femme sourde et muette, qui est une artiste, qui a un talent de dingue, parce qu'elle est sourde et muette, elle n'a pas le droit de passer le casting ?! C'est extraordinaire ! Si son plat est bon, c'est la seule chose qui compte", a sermonné Angélique Sansonetti, avant de tenter de mettre un point final à la polémique.
"Je comprends la déception, même si je suis portée par cette colère aujourd'hui. C'est vrai que c'était une sélection qui était extrêmement sévère. On est passé de 300 à 30 candidats, ça veut dire que neuf candidats sur dix ont été éliminés. Mais maintenant je dis stop. Je pense avoir été extrêmement claire sur ce ras-le-bol de tous ces points qui pour moi relèvent quand même de la mauvaise foi et de la déception", a-t-elle asséné. Reste à voir si les images tournées lui donneront raison, et si les candidats déçus prendront à nouveau la parole.