A l'heure où les formats des années 2000 ont le vent en poupe, Arthur serait tenté de remettre à l'antenne son jeu culte "À prendre ou à laisser". "Je trouverais ça marrant de le refaire", nous confiait-il le 12 janvier dernier, alors que "cette marque présente dans l'inconscient collectif", apparaissait pour la première fois en access sur TF1, il y a vingt ans jour pour jour. Mais le célèbre animateur-producteur serait contraint de revoir son comportement, changement d'époque oblige. Des images d'archives du divertissement sont remontées sur les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines. Les extraits en questions montrent le présentateur très tactile avec les candidates, leur tenant parfois des propos déplacés à l'oreille. "Il est jaloux votre fiancé ?", "J’ai toujours aimé les femmes qui me résistaient", "J’aime beaucoup votre chemisier, et le fait de l’avoir pris une taille en dessous, je trouve que c’est tout de suite mieux", l'entend-t-on notamment dire dans ces montages volontairement accentués.
Alors qu'il fait l'objet d'un documentaire sur TF1, consacré à ses trente ans de carrière, Arthur a été interrogé par nos confrères du "Parisien" sur les critiques pointant son attitude familière d'antan. Il justifie sa conduite par le seul fait de vouloir divertir, son cheval de bataille depuis ses premiers pas sur les plateaux. "Il fallait faire un petit one-man show quotidien car l'émission durait quarante minutes alors que la mécanique du jeu n'en composait que la moitié. On a fait 800 numéros avec 6 millions de téléspectateurs. Mais c'était une autre époque", explique le dénicheur de talents dans "Vendredi tout est permis". S'il reconnaît avoir été "assez proche des candidats", il souligne ne pas avoir fait de différence entre les participants masculins et féminins. "Quand ils pleuraient, hommes comme femmes, je les prenais dans les bras", rappelle celui qui avoue qu'il ne pourrait "plus animer ainsi aujourd'hui".
Pendant deux ans (2004 à 2006) , "À prendre ou à laisser" a fait un carton sur TF1 avec plus de 30 % de parts de marché, alors que sa mécanique, basée sur du pur hasard, tenait sur un confetti. "Je l'avais transformé en 'Comedy Game'", rembobinait dans notre entretien celui qui jouait l'entremetteur, chaque soir, entre un banquier véreux, nommé "le chacal", et le candidat du jour, sélectionné par tirage au sort parmi les 22. Son sens de la répartie, son empathie et sa capacité à assurer le spectacle pendant 45 minutes ont happé des téléspectateurs, qui voyaient de la stratégie là où le résultat final était convenu d'avance. En revanche, son retour en 2010 fut un échec, tout comme la nouvelle version sur D8 puis C8 où tour à tour Julien Courbet, Cyril Hanouna et Christophe Dechavanne se sont mis dans la peau du Monsieur Loyal, avec un style différent de son présentateur original.