
Après Stéphane Plaza, condamné à douze mois de prison avec sursis pour violences conjugales, un autre animateur du petit écran était devant la justice ce mardi 18 février 2025. Ce matin, le tribunal judiciaire de Paris examinait une affaire opposant Arthur à deux géants des réseaux sociaux lors d’une audience en référé. Celui qui travaille actuellement sur l’adaptation télévisuelle du jeu "Bataille navale" souhaite obliger X, anciennement Twitter, et Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, à supprimer de leurs plateformes toutes les occurrences d’une vidéo devenue virale depuis plusieurs semaines. Ce contenu compile des extraits d’"À prendre ou à laisser" que l’animateur présentait sur TF1 entre 2004 et 2006 puis entre 2009 et 2010. Dans ces images, sélectionnées et mises en ligne sur Instagram en décembre 2024 par le média féministe luxembourgeois "L’effrontée", celui qui se prénomme en réalité Jacques Essebag adopte une attitude sexiste envers plusieurs candidates.
On le voit ainsi en embrasser une par surprise ou prononcer des propos déplacés comme "J’ai toujours aimé les femmes qui me résistaient" ou "J’aime beaucoup votre chemisier, et le fait de l’avoir pris une taille en dessous, je trouve que c’est tout de suite mieux". Cette séquence de quatre minutes avait été repostée de nombreuses fois sur Internet et suscité en parallèle une vague de messages menaçants et à caractère antisémite à l'encontre de la star de la Une. Une enquête avait alors été ouverte par le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) "pour injures publiques aggravées par un motif discriminatoire en lien avec la religion".
"Ce montage diffamatoire donne une image tronquée de la réalité et a pour but de le faire passer pour un agresseur sexuel", a dénoncé ce mardi 18 février l’avocate d’Arthur, absent à l’audience, dans des propos repris par l’AFP. Et d’ajouter : "La liberté d'expression ne peut pas servir de totem d'immunité". Maître Jade Dousselin a également souligné que "la probité" de son client "[n’avait] jamais été mise en cause pendant sa carrière à la télévision". De son côté, le représentant légal de X, Maître Karim Beylouni, a estimé que les conditions légales pour retirer les contenus n'étaient pas remplies, soulignant que la vidéo n'était pas en soi antisémite et ne constituait pas un "deep fake", une technologie qui trompe les utilisateurs en manipulant la réalité. Maître Alexandre Ghanty, l’avocat de Meta, a lui indiqué qu'Instagram s’en remettrait à l'appréciation du tribunal qui rendra sa décision le 3 avril prochain.

Interrogé dans les colonnes du "Parisien" sur cette affaire en décembre dernier, Arthur expliquait : "Il fallait faire un petit one-man show quotidien car l'émission durait quarante minutes alors que la mécanique du jeu n'en composait que la moitié. On a fait 800 numéros avec 6 millions de téléspectateurs. Mais c'était une autre époque". L'intéressé soulignait également ne pas avoir fait de différence entre les participants masculins et féminins. "Quand ils pleuraient, hommes comme femmes, je les prenais dans les bras", rappelait celui qui avouait qu'il ne pourrait "plus animer ainsi aujourd'hui".