
Le 9 janvier dernier, à l'issue de son procès, le parquet avait requis 18 mois d'emprisonnement avec sursis et 10.000 euros d'amende pour violences conjugales à l'encontre de Stéphane Plaza. Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement ce mardi 18 février et a finalement condamné l'animateur star de M6 à 12 mois de prison avec sursis pour "violences habituelles" sur la première plaignante entre 2018 et 2022. Le prévenu, en pleurs à l'énoncé du jugement, a également interdiction d'entrer en contact avec cette ex-compagne pendant trois ans. Il a en revanche été relaxé des faits de violences psychologiques sur la seconde plaignante. Ses avocats ont pris la parole une fois la décision rendue. "Il va faire appel et il y a toujours la présomption d'innocence. On se retrouve dans la même situation qu'en première instance avec la présomption d'innocence qui prédomine et qui doit être prise en compte", a martelé Me Hélène Plumet.
L'agent immobilier était accusé de violences physiques et psychologiques. Il est reproché à l'homme de 54 ans "d'avoir porté des coups, dénigré, humilié publiquement, tordu des doigts si fort que certains ont été luxés, d'avoir mordu" deux anciennes compagnes, selon le parquet. Dans le détail, Stéphane Plaza comparaissait pour "violences habituelles physiques et/ou psychologiques par concubin" entre 2018 et 2022 sur une ex-compagne, Amandine. Et pour "violences habituelles psychologiques par concubin" sur une autre, Paola, entre 2021 et 2022. Tout au long de l'audience, l'animateur avait réfuté les accusations.

Les doigts tordus d'Amandine, au printemps 2022 ? "Je ne contrôle pas ma force car je suis dyspraxique et maladroit (...) et je ne vois pas qu'elle a mal", avait affirmé Stéphane Plaza. Les clefs de l'appartement de Paola, qu'il ne lui rend pas malgré ses demandes ? "Une bêtise, il les a perdues", assurait l'un de ses avocats, Carlo Alberto Brusa. Paola avait décrit à la barre "un comportement changeant" de l'agent immobilier star : paroles douces le soir, insultes le matin... "Vieille pute ! Bimbo !", lui dit-il quand elle procède à une augmentation mammaire pour davantage lui plaire.
Dans son réquisitoire, le parquet avait appelé le tribunal à s'interroger sur la "juste peine" à prononcer, celle qui permettra de "replacer la responsabilité là où elle doit être" et de "souligner le poids financier sur les victimes" dans un dossier où "l'argent a été un élément central dans ces mécanismes de domination". Par son jugement, le tribunal doit "dire à Amandine et Paola qu'elles ne sont en rien responsables d'avoir cru, d'avoir aimé, d'être restées".
"On fait de quelques petits faits quelque chose de monstrueux. Et sans preuve. Pour condamner quelqu'un, il faut des preuves tangibles", avait balayé Me Brusa durant le procès. Ce dossier est nourri "d'éléments de preuves", a de son côté estimé auprès de l'AFP Me Clotilde Lepetit, qui représente Paola, au côté de Me Louise Bériot. "Il est vrai que les violences psychologiques sont par nature difficiles à prouver : commises dans l'intimité, elles laissent peu de traces. Mais dans ce dossier, on a un enregistrement, des témoignages, Paola fait changer sa serrure... Que faut-il de plus ?", ajoute-t-elle. L'autre accusatrice, Amandine, "attend simplement que le droit passe", a déclaré à l'AFP son avocat, Me Benjamin Chouai.