Ce sera sans lui. Stéphane Plaza doit être jugé à partir de ce mercredi pour "violences habituelles physiques et/ou psychologiques par concubin" sur l'une de ses anciennes compagnes entre août 2018 et avril 2022, ainsi que pour des "violences habituelles psychologiques par concubin" sur une autre femme, entre décembre 2021 et septembre 2022 . L'audience, qui se tient devant la 10e chambre du tribunal correctionnel de Paris, doit débuter à 13h30. Placé sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès, l'animateur vedette de M6, qui nie les accusations, sera cependant absent du tribunal pour des raisons de "santé mentale", ont annoncé ses avocats à l'AFP.
"Risque de décompensation psychologique liée à la pression médiatique"
"Bien qu'il tienne à être présent, nous avons dû privilégier la préservation de sa santé mentale", a expliqué une de ses avocates, Me Hélène Plumet. Celle-ci assure que sa "psychologue clinicienne" lui a "fortement déconseillé" de se présenter à l'audience, en raison du "risque de décompensation psychologique liée à la pression médiatique et au harcèlement et tentative de chantage qu'il a subis récemment". Avec Carlo Alberto Brusa, deuxième avocat du présentateur, Me Hélène Plumet a annoncé déposer deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) ainsi que des exceptions de nullité concernant des questions de procédure.
L'une de ces QPC conteste le mode de calcul du nombre incapacité totale de travail (ITT) d'une durée supérieure à huit jours, accordées aux plaignantes Amandine B. et Irma Paola R, à la suite des violences dénoncées. En cas d'ITT supérieure à huit jours, le prévenu encourt jusqu'à dix ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende. Pour une ITT inférieure à huit jours, la peine encourue est de cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende. Si le tribunal retient l'une ou l'autre de ces demandes des avocats de Stéphane Plaza, qui seraient alors transmises à la Cour de cassation, le procès pourrait être renvoyé à une date ultérieure. Dans le cas contraire, la défense compte plaider la relaxe de son client. "Nous sommes prêts", a déclaré l'avocate.
"Humiliations, menaces, violences verbales et menaces physiques"
Tout a commencé en septembre 2023. Dans une enquête publiée par "Mediapart" trois des anciennes campagnes de la star du petit écran dénoncent des "humiliations, menaces, violences verbales et, pour deux d'entre elles, physiques". À la suite de la publication de l'enquête, les trois femmes ont été entendues par la police dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet de Paris début octobre pour "violences par conjoint", avait annoncé le média d'investigation. Deux d'entre elles avaient alors déposé plainte contre l'animateur après leur audition.
La première, qui dit être une ancienne compagne et collaboratrice de l'agent immobilier, l'accuse notamment de lui avoir "luxé deux doigts et cassé un autre" le 25 avril 2022, d'avoir menacé de lui infliger des "souffrances" le même jour, en la plaquant contre un mur. Placé en garde à vue en mars dernier, Stéphane Plaza avait "réitéré de manière claire qu'il n'était pas violent, ne l'avait pas été et ne le serait jamais", selon ses avocats. L'article de "Médiapart" évoque également des "comportements problématiques" dans le cadre professionnel, alors qu'une autre enquête de "Libération" parle d'un "management toxique" et un "climat de peur" dans son entourage professionnel.
"Au plan professionnel, il n'y (a) pas de reproche qui puisse justifier sa mise à l'écart, c'est clair et net", avait déclaré en avril Nicolas de Tavernost, patron sortant de M6, assurant que les deux enquêtes réalisées en interne "n'ont donné aucun élément qui justifierait une sanction". La Six a par ailleurs annoncé maintenir sa collaboration avec l'animateur, dont les émissions représenteraient environ 8% des recettes publicitaires de la chaîne. Agent immobilier, Stéphane Plaza est devenu l'un des animateurs préférés des Français après avoir incarné "Recherche appartement ou maison" à partir de 2006, puis "Maison à vendre" (2007) et "Chasseurs d'appart'" (2015). En janvier 2022, le groupe M6 est devenu actionnaire majoritaire de son réseau d'agences à hauteur de 51%, comptant environ 660 franchises à travers le pays.
