Après six ans à la tête du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, Michel Boyon laisse sa place à Olivier Schrameck. Le conseiller d'Etat de 61 ans et ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon prend officiellement ses fonctions aujourd'hui après avoir obtenu hier le feu vert des deux assemblées. Nommé quelques mois seulement avant le lancement de la réforme de l'audiovisuel public souhaitée par François Hollande, le nouveau président du CSA a présenté mercredi sa feuille de route devant l'Assemblée Nationale.
Parmi les grands chantiers auxquels Olivier Schrameck compte bien s'attaquer, figure en premier lieu le rapprochement entre le CSA et l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), annoncé par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault à l'été 2012. Sur ce sujet, Olivier Schrameck s'est prononcé davantage en faveur d'une coopération renforcée plutôt que d'une véritable fusion, considérant que "tout changement structurel profond entraîne un coût parfois inattendu et une lourdeur souvent inévitable". Un avis partagé par la ministre déléguée à l'économie numérique, Fleur Pellerin, qui s'était également dite favorable à un rapprochement entre les deux institutions, notamment grâce à la mise en place d'un "collège ou un groupe de travail communs".
Si le dossier de la radio numérique terrestre semblait être très cher au coeur de Michel Boyon, Olivier Schrameck a simplement déclaré que la porte restait ouverte et qu'il fallait "porter une attention privilégiée" aux "zones moins bien desservies par les radios analogiques". Le nouveau président du CSA s'est par ailleurs placé en désaccord vis-à-vis de son prédecesseur sur la question de la nouvelle numérotation des télévisions locales, suite à l'arrivée de six nouvelles chaînes sur la TNT. Une décision qu'il a qualifiée d'"injuste et pénalisante".
Proche du Parti socialiste, Olivier Schrameck a enfin martelé son attachement à l'indépendance. "D'une fonction à l'autre, j'ai considéré comme essentielles l'indépendance et l'impartialité et bien entendu le pluralisme renforcé garanti par la collégialité", a-t-il assuré comme pour faire taire les critiques de certains médias qui, à l'instar de Marianne, voient en sa nomination les prémices de la mise en place d'un "Etat-Hollande".