"D'un sujet plutôt intéressant (foi versus plaisir, et tolérance entre les deux), Danièle Thompson tire une comédie aussi pesante et clinquante qu'un yacht de 15 mètres, avec des personnages féminins particulièrement peu gâtés" pour Télérama. "Sans passion" titre Le Parisien / Aujourd'hui en France. "Le feel-good message (...) feels limite bad" juge Première. Sorti mercredi dernier dans les salles obscures, "Des gens qui s'embrassent", cinquième long métrage de Danièle Thompson, souffre de mauvaises critiques.
Le long métrage est également boudé par les spectateurs. Après un mauvais démarrage lors des premières séances parisiennes avec seulement 664 spectateurs dans 19 salles - la plus grosse distribution parisienne de la semaine dernière -, le film n'a convaincu que 108.000 spectateurs en première semaine. Une déception pour la réalisatrice, qui signe ici le plus gros échec de sa carrière malgré les présences à l'affiche d'Eric Elmosnino, Lou de Laâge, Kad Merad, Max Boublil, Monica Bellucci et Valérie Bonneton.
Mais alors que le film est déjà retiré de nombreuses salles, Danièle Thompson pousse un coup de gueule cette semaine dans les colonnes du Film Français. La réalisatrice prend pour cible une critique en particulier, celle d'Eric Libiot dans L'Express. "Des gens qui s'embrassent est le plus mauvais film de l'année, passez votre chemin" annonce d'emblée le journaliste dans son avis sur le film, titré "Des gens qui s'embrassent... mauvaise haleine". "Il va falloir se lever de bonne heure pour faire pire" assure-t-il avant d'épingler le budget du long métrage.
"Il faut enfoncer le clou. Taper davantage. Ecrire plus haut encore l'énervement qui me mine les neurones après avoir vu ça. Ce 'ça' a coûté 14,5 millions d'euros. C'est beaucoup. C'est même 14,5 millions de trop. L'argent n'est pas davantage sur l'écran que dans la sueur du travail effectué" reproche Eric Libiot qui juge que dans "Des gens qui s'embrassent", "il y a un je-m'en-foutisme général, qui vire rapidement au mépris pour un public supposé moutonnier, juste bon à avaler ça."
Mais pour Danièle Thompson, cette critique est trop sévère. "Votre article n'est qu'une gerbe de vomi dont les retombées éclaboussent toute l'équipe que vous affirmez vautrée dans la soie" lance-t-elle dans les colonnes du Film Français, une interview reprise par DestinationCine.com. "Croyez-vous vraiment que mon équipe et moi-même avons passé nos nuits à claquer l'argent de la production dans les boîtes de Saint-Tropez ? Croyez-vous que l'atmosphère d'opulence que je tente de tourner en dérision dans mon film est celle qui règne sur mon plateau ?" poursuit la réalisatrice.
"Vous m'accusez de je-m'en-foutisme. C'est une attaque personnelle. Pourquoi ? Je veux bien être accusée de tous les crimes, et puisque ce film semble en être un à vos yeux, j'assume. Mais lorsque vous évoquez mon mépris du public, je vois rouge et je propose à la défense la liste des films auxquels j'ai participé comme pièce à conviction" enchaîne Danièle Thompson. "J'ai certes la crainte de m'être trompée, de ne plus être aimée par ce public qui nous a tant donné et auquel, justement, je pense à chaque minute de mon travail. Je serais triste de les décevoir" termine-t-elle.