Nicolas Dupont-Aignan met sa menace à exécution. Invité ce matin de Jean-Jacques Bourdin sur RMC, le candidat à la présidentielle de "Debout la France" a confirmé la saisine en référé du Conseil d'Etat après la décision de TF1 d'organiser, le 20 mars prochain, un débat avec les seuls cinq favoris de l'élection.
"Je voudrais savoir pourquoi TF1 choisit les candidats pour les débats (...) La sélection des candidats, c'est 500 parrainages. J'ai mes 500 parrainages. Je voudrais que monsieur Pélisson, PDG de TF1 (...), explique aux Français pourquoi je suis interdit du débat du 20 mars. Il va expliquer aux 559 maires qui m'ont parrainé (...) pourquoi leur parrainage n'a aucune importance et pourquoi une chaîne privée décide à la place des règles de la République", a attaqué Nicolas Dupont-Aignan.
"Ce n'est pas seulement pour moi que j'attaque. C'est pour les Français qui ont droit à un débat. J'ai envie de poser des questions aux autres (candidats, ndlr). Tous les journalistes passent leur vie à me dire : 'Qu'est-ce qui vous différencie de François Fillon, de Marine Le Pen ?'. Et je n'ai pas le droit de participer à un débat avec eux pour que les Français voient la différence (...) ?! C'est injuste ! Et je n'aime pas l'injustice", a ajouté le député de l'Essonne. "Ici, vous avez la parole, dans tous les cas. Vous le savez. Vous l'avez toujours eue et vous continuerez à l'avoir comme les autres", a commenté Jean-Jacques Bourdin.
Après avoir appris le mois dernier que TF1 allait organiser, le 20 mars prochain, un débat de premier tour avec uniquement les cinq favoris de l'élection présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan avait dénoncé un "viol de la démocratie" et appelé au "boycott de TF1". Le parlementaire avait dans la foulée saisi le CSA, menaçant de déposer un recours en référé s'il n'obtenait pas gain de cause.
Le 1er mars, le CSA avait estimé dans sa réponse à Nicolas Dupont-Aignan que le choix de TF1 "d'organiser un débat n'associant qu'une partie des candidats (...) relev(ait) de sa responsabilité éditoriale". Autrement dit, TF1 est libre d'organiser son débat comme elle l'entend, tant qu'elle respecte les règles en vigueur en matière de traitement des candidats. Le régulateur demandait ainsi à TF1 de lui transmettre les compensations d'antenne précises qu'elle a prévues pour les candidats ne participant pas au débat du 20 mars.
Catherine Nayl, la patronne de l'info du groupe TF1, a en tout cas assuré ces dernières semaines que sa chaîne respecterait scrupuleusement le principe de l'équité de traitement des candidats en vigueur jusqu'au 10 avril prochain. "Tous les autres candidats auront la parole dans nos 20 Heures avant le 20 mars", a-t-elle ainsi martelé, précisant qu'ils interviendraient dans un module spécifique de 10 minutes.