Coup de colère. Cet après-midi, TF1 a officiellement annoncé l'organisation d'un débat sur son antenne le 20 mars prochain en présence d'un comité réduit aux cinq principaux candidats à l'élection présidentielle. Sur le modèle des débats des primaires, François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon confronteront ainsi leurs idées sur le plateau de la première chaîne.
Comme il fallait s'y attendre, ce dispositif ne fait pas l'unanimité, notamment parmi les candidats qui n'ont pas été conviés à débattre. Parmi eux, Nicolas Dupont-Aignan, candidat de "Debout la France", fait montre de propos très virulents à l'encontre de la première chaîne. Dans les colonnes de "Marianne", le candidat souverainiste a ainsi dénoncé un "viol de la démocratie" et "un scandale absolu".
"Sélectionner uniquement les candidats qui sont à plus de 10% dans les sondages est totalement inepte" a jugé le député de l'Essonne, avant d'ajouter que si cette règle avait prévalu lors des primaires, "ni Monsieur Fillon ni Monsieur Hamon n'auraient été invités aux débats télévisés". Le candidat de "Debout la France" s'insurge alors contre "une décision arbitraire et antidémocratique", s'agaçant que l'on ait "organisé des débats privés pour des primaires partisanes" et estimant qu'il est "insensé" de "priver de débat" les millions d'électeurs qui n'ont pas voté aux primaires.
Très remonté, Nicolas Dupont-Aignan estime que TF1 participe à "une manoeuvre politicienne destinée à voler l'élection aux Français". Le candidat assure ensuite qu'il va se "se battre" avec "d'autres, comme M. Bayrou s'il est candidat". Le président de Debout la France annonce ensuite qu'il va "appeler au boycott de TF1", arguant qu'il s'agit d'un "combat démocratique".
Sur Twitter, Christophe Jakubyszyn, chef du service politique de TF1, a tenu à répondre aux accusations de Nicolas Dupont-Aignan, estimant que "La démocratie, c'est d'organiser un débat entre candidats", ce qui, rappelle-t-il, "n'avait pas été le cas en 2012 et 2007". Il précise ensuite que, par souci d'équité, "Les autres candidats seront invités longuement dans les journaux de TF1", annonçant qu'à partir du 9 avril, date du début de la campagne officielle et de l'entrée en vigueur de l'égalité des temps de paroles, "Tous les candidats seront invités sur le même format".