Le dispositif médiatique autour de la présidentielle se précise. Inspirés par le succès des débats des primaires, TF1 et France 2 travaillent activement à adapter leur dispositif mis en place il y a quelques semaines à la future présidentielle. Dans leur viseur : L'organisation de débats télévisés en présence des principaux candidats d'ici au premier tour. TF1 vient d'officialiser la diffusion de son propre débat le lundi 20 mars prochain en première partie de soirée. Selon "L'Opinion", celui de la Deux devrait être diffusé quelques jours plus tard, le jeudi 23 mars.
Ce double-dispositif de programmation - qui interviendra donc juste avant le lancement de la campagne officielle, le 9 avril prochain -, ne manque pas de susciter des remous. En cause : le principe de ne retenir que les cinq ou six candidats les plus "importants" selon leur ordre d'arrivée dans les sondages. Invité ce matin des "Grandes gueules" sur RMC, Christophe Jakubyszyn, chef du service politique de TF1, a précisé que seuls les candidats crédités d'environ 10% des intentions de vote pourront participer au débat de la Une. Interrogé par des journalistes en marge d'un déplacement à La Réunion, François Fillon a estimé qu'il considère le procédé "très limite sur le plan démocratique", arguant qu'il "trouve un peu étrange d'organiser un débat en choisissant les candidats".
Autre épine dans le pied des deux chaînes : La possibilité qu'un ou plusieurs candidat(s) accepte(nt) de participer à l'un des débats et pas à l'autre. Pour éviter cet écueil, France 2 avait proposé, hier après-midi, à la direction de l'information de TF1 de co-organiser un seul débat - durant la campagne officielle - en présence de tous les candidats. Une proposition qui arrive un peu tard sur la table et que la Une n'a, selon nos informations, pas tardé à décliner, arguant qu'elle travaille seule sur son propre projet de débat télévisé depuis plusieurs mois. Format, réalisation, décor du plateau ou encore contacts avec les équipes des candidats sont ainsi autant de détails sur lesquels la Une s'est penchée il y a déjà plusieurs mois.
Dès lors, il n'est pas question pour la Une de renoncer à "son" projet. La chaîne, qui travaille sur le projet depuis le mois de septembre, avait d'ailleurs été la première à faire part publiquement de son intention d'organiser un débat entre présidentiables. Le mois dernier, Catherine Nayl, la patronne de l'info de la première chaîne avait publiquement fait connaître les intentions de sa chaîne dans les colonnes du "Figaro" puis du "Parisien". À l'époque, Michel Field, son homologue de France 2 avait simplement évoqué la venue de contradicteurs face aux candidats invités de "L'émission politique", sans mentionner l'organisation d'un éventuel débat télévisé.