François Hollande condamne. Invité ce matin de France Inter, l'ancien président de la République a été interrogé sur l'intervention samedi d'Eric Zemmour à la "Convention de la droite" organisée à Paris par Marion Maréchal. Polémique notamment pour ses propos anti-musulmans, le discours de l'éditorialiste du "Figaro" et de RTL et Paris Première (groupe M6), a été diffusé en intégralité sur LCI, la chaîne info de TF1.
"Vous me parlez d'Éric Zemmour : il travaille dans des organes de presse, et pas n'importe lesquels !", a commencé par souligner François Hollande ce matin. "Si l'on pense qu'il tient des propos qui dépassent toutes les limites et qui franchissent toutes les digues, il y a un moment où il faut prendre des responsabilités", a estimé François Hollande. "Pour des organes de presse, il faut se poser ces questions. Ce n'est pas n'importe quels propos qui ont été prononcés. Des propos qui parfois même ont été condamnés, pas simplement moralement, mais sur le plan judiciaire", a souligné l'ex-chef de l'Etat, en référence aux condamnations judiciaires ayant frappé Eric Zemmour ces dernières années, notamment pour "provocation à la haine religieuse".
"On a toléré des sorties, des jugements, des diatribes. Il y a même des émissions à la télévision qui sont organisées pour qu'il y ait ce genre de polémiques. L'outrance a été introduite dans le système médiatique", a ensuite déploré François Hollande. Alors que Léa Salamé invoquait le principe de "liberté d'expression" et faisait remarquer qu'Eric Zemmour représentait un courant de pensée "qui existe" en France, l'ex-président de la République a rétorqué qu'il ne disait pas "le contraire". "Mais à ce moment-là, ça s'appelle faire de la politique, ce n'est pas tout à fait la même chose. On est un acteur politique", a-t-il estimé. Et d'ajouter : "Il y a une banalisation du pire, une banalisation de l'extrême, une banalisation de l'outrance, une banalisation du mépris à l'égard d'une partie de la communauté nationale. C'est ça qui me gêne".
Si François Hollande a nié vouloir interdire de médias Eric Zemmour, il a néanmoins regretté : "Il y a 20 ou 30 ans, il y avait des personnes qu'on n'invitait même pas à la radio ou à la télévision. Aujourd'hui, c'est elles qui sont les plus nombreuses à y venir". puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.