Donald Trump continue sa guerre contre les grands médias américains. Samedi, sur Twitter, le président des Etats-Unis a accusé le "New York Times" d'avoir fait échouer une opération d'élimination du chef du groupe Etat islamique (EI), Abou Bakr al-Baghdadi.
"Le défaillant New York Times a déjoué la tentative des États-Unis pour tuer le terroriste le plus recherché, Al-Baghdadi", a-t-il écrit sur le célèbre réseau social, fidèle à sa stratégie de communication désintermédiée. Sans donner plus d'explications, il a affirmé voir dans cet agenda "leur agenda malsain en matière de sécurité nationale". Le "New York Times" fait partie des cibles favorites du président américain, tout comme "Fake News" CNN et le "Washington Post".
Comme le rapporte l'AFP, le président américain semble faire référence à des propos du général américain Tony Thomas, vendredi, lors d'une conférence à Aspen (Colorado). Au cours de celle-ci, ce haut-gradé américain a affirmé que les forces spéciales américaines étaient "particulièrement proches" du chef de l'EI en 2015, mais avaient perdu sa trace après des fuites dans la presse. "C'était une très bonne piste. Malheureusement, cela a été divulgué dans un grand journal national environ une semaine plus tard et cette piste est morte ", a révélé Tony Thomas lors du Aspen Security Forum. "Il est nécessaire d'informer le public américain de ce que nous faisons. Il est également essentiel de reconnaître ce qui entrave grandement notre capacité à faire notre travail", a-t-il estimé.
En juin 2015, le "New York Times" avait publié un article selon lequel les forces américaines avaient mis la main sur d'importantes quantités de données, détaillant la façon dont le chef de l'EI parvenait à se cacher. L'article évoquait notamment l'utilisation par les chefs de l'EI de leurs femmes pour échanger des messages entre eux.
Le "New York Times" a demandé samedi à la Maison Blanche de "clarifier le tweet". Le journal a tenu à rappeler que le Pentagone n'avait exprimé aucune objection avant la publication de cet article et qu'aucun responsable de l'administration américaine n'avait jusqu'à présent protesté contre la publication de cette enquête vieille de deux ans.