La rumeur courrait depuis quelques jours. Dominique Strauss-Kahn allait de nouveau prendre la parole après le parquet de Lille a classé sans suite la procédure pour viol visant l'ancien président du Fonds monétaire international dans le cadre de l'affaire dite du Carlton de Lille. Comme nous vous l'avons révélé dès mardi après-midi sur notre fil Twitter, c'est l'hebdomadaire Le Point qui a décroché cette exclusivité. Dans son édition datée du 11 octobre, les "incroyables confessions" de DSK s'étende sur sept pages.
Dans cet entretien mené par Hervé Gattegno, DSK n'aborde aucun sujet politique et économique. ll dit vouloir s'interdire "tout commentaire sur la situation politique française et le gouvernement actuel". "Je n'ai plus de responsabilités publiques, je ne suis plus candidat à rien, déclare-t-il. Je n'ai jamais été condamné, ni dans ce pays ni dans aucun autre. Par conséquent, rien ne justifie que je sois devenu l'objet d'une traque médiatique qui, certains jours, ressemble à une chasse à l'homme (...) Qu'on me laisse tranquille !".
L'essentiel de l'interview porte ainsi sur les atteintes répétées à sa vie privée et ses conséquences sur sa vie quotidienne. "Je ne suis plus un politique, mais pas non plus un people. Je veux disposer de ma liberté d'aller et venir sans être traqué", résume DSK, précisant qu'un "photographe guette en bas de (chez lui) un jour sur deux". L'ex-futur candidat à la présidentielle, dont l'ascension a été stoppée nette en mai 2011 par son arrestation à New York, prend pour cible les médias. "Ce qui est inacceptable, c'est qu'on piétine ma vie privée et celle de tous ceux qui me croisent ou fréquentent", explique-t-il, allusion aux journaux qui ont publié des clichés le montrant aux côtés d'une femme désignée comme sa nouvelle compagne. DSK ne cible pas seulement les journaux à scandales, mais également le livre "Les Strauss-Kahn" de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, journalistes au Monde. "Les auteurs ont ramassé tous les ragots sur mon compte depuis des années - faux pour la plupart, explique-t-il. Elles ont inventé des scènes, additionné des pseudo-confidences, repris la chronique des vieilles affaires dans lesquelles j'ai été soupçonné ou poursuivi mais sans insister sur le fait que j'ai toujours été innocenté."
Toujours à propos des médias, M. Strauss-Kahn revient sur la fameuse interview accordée à Claire Chazal, quelques jours après avoir été innocenté au pénal dans l'affaire du Sofitel, et sur les caricatures dont il fait l'objet depuis. A propos de la première, il regrette d'avoir répondu à sa question relative aux événements qui se déroulées avec Nafissatou Diallo. A l'époque, DSK était pourtant resté vague, reconnaissant une "relation inappropriée" constituant une "faute morale" mais "sans contrainte, ni violence, ni agression". "J'aurais dû lui répondre : ça ne vous regarde pas. L'essentiel, c'est que c'est qui s'est passé dans cette chambre ne tombe pas sous le coup de la loi. Le reste ne regarde personne", dit-il. A propos des caricatures, des humoristes et autres imitateurs, qu'ils le représentent comme un homme brutalisant les femmes, DSK est meurtri : "Je ne me reconnais pas dans ce portrait. Tous ceux qui me connaissent savent que la violence m'est étrangère." En février 2009, alors président du FMI, Dominique Strauss-Kahn s'était déjà déclaré blessé sur France Inter, quelques minutes après une chronique de Stéphane Guillon.