Eddy Mitchell n'a pas sa langue dans sa poche. Le chanteur français, qui a donné son dernier concert en septembre dernier, l'a déjà prouvé à plusieurs reprises, expliquant par exemple que "ce qu'on préfère chez Sarkozy, c'est sa femme" ou encore s'en prenant aux Enfoirés et affirmant qu'il n'y retournait plus parce qu'il est, lui, "chanteur professionnel".
Et le chanteur a eu l'occasion de faire part de ses opinions souvent tranchées dans "Il faut rentrer maintenant", un entretien fleuve avec le journaliste Didier Varrod qui sort sous la forme d'une autobiographie. Nos confrères de Pure Charts s'en sont procuré les bonnes feuilles et on y découvre notamment qu'Eddy Mitchell n'est pas vraiment emballé par les actuels candidats à la présidentielle - et qu'il n'était pas franchement plus optimiste en 2007.
Cette année-là, il a voté pour Nicolas Sarkozy, mais plutôt par défaut, révèle-t-il. "Je n'allais pas voter pour l'autre qu'on devrait mettre directement au bûcher... (Rires.) Ce n'est pas possible ! Comme les gens ont voté Chirac contre Le Pen, ils ont voté Sarkozy pour éviter le Front National et Miss Poitou. Sarkozy fait bêtise sur bêtise, il se rattrape aux branches, se débat, mais il n'y arrive pas. Et sincèrement je ne crois pas que Ségolène Royal aurait pu faire mieux. Elle voulait faire raccompagner les gendarmettes chez elles ! (Rires.) On n'en finissait plus !", lance ainsi le chanteur.
En cette année présidentielle, Eddy Mitchell avoue que son coeur "serait plutôt à gauche. Mais quelle gauche ? Aujourd'hui j'en suis revenu. Non pas de tout, mais je suis tout de même désabusé en ce qui concerne la politique. Ce n'est pas " l'ami molette "... Hum pardon François Hollande qui me fait rêver par exemple. Vraiment pas... Mais je vous rassure tout de suite ce n'est pas non plus le nain...", lâche-t-il, expliquant qu'il ne vote que pour une seule raison : faire barrage au Front National.
"Je m'oblige à voter parce qu'il y a toujours le spectre du Front National. Et excusez- moi de le dire, ce parti-là me fait toujours peur. Mais ce n'est pas facile de choisir dans le non choix. Alors, il faut le reconnaître, j'agis comme au petit bonheur la chance parce qu'au bout du compte tous ces candidats se ressemblent. Tant que l'extrême droite sera puissante, je voterai", dit-il, reconnaissant qu'il n'est "pas un exemple de citoyenneté" et expliquant qu'il vote depuis peu. "(Avant), je me faisais même un devoir de ne pas voter. Mon sens civique passe par le respect scrupuleux du paiement de mes impôts. Puisque je suis Français domicilié en France, je paye toutes mes taxes et je trouve que c'est la meilleure contribution à la solidarité nationale", avoue-t-il.
Eddy Mitchell penche donc a priori plus pour le PS, même s'il reconnaît que le parti n'a "toujours pas trouvé (son) programme. Cela fait des années qu'ils cherchent. Je n'ai jamais été passionné, mais aujourd'hui je suis complètement désabusé. J'espère simplement que nos impôts serviront pour une fois à quelque chose. Vous aurez remarqué qu'avec l'ISF, il n'y a plus un seul pauvre dans la rue... (Rires.) C'est extraordinaire ! Et pendant ce temps- là Marine Le Pen fait 20 %. Elle a au moins le mérite de nous contraindre à voter. C'est un tribun redoutable, méfiance !"