Il s'en est fallu de peu ! Hier, nous apprenions que, faute d'accord financier entre le gouvernement israélien et la chaîne de télévision publique Kan, Israël, pays d'origine de la chanteuse Netta, vainqueur de l'édition 2018, risquait de passer à côté de l'organisation du concours. Selon le quotidien "Haaretz", relayé par nos confrères de "20 Minutes", la Kan va finalement contracter un prêt qui lui permettra de couvrir les frais de 12 millions d'euros imposés par la garantie réclamée par l'UER (Union européenne de radio-télévision). Selon Julien Bahloul, ex-journaliste de la chaîne d'information i24News, l'État se portera garant en cas d'annulation.
Cet heureux dénouement pour Israël vient clore le conflit larvé que se livrait la Kan et le gouvernement depuis plusieurs jours. La Kan avait menacé dimanche Benyamin Netanyahou, Premier ministre d'Israël, d'annuler la tenue de l'Eurovision en Israël si le gouvernement ne l'aidait pas à payer la garantie demandée par l'UER.
Dans une lettre adressée au Premier ministre, Gil Omer, le patron de Kan, avait indiqué que le délai de paiement avait déjà été repoussé et que la date butoir avait été fixée au 14 août.
"C'est un point de non-retour. Par la suite, si le dépôt requis n'est pas versé à l'UER, il sera impossible de changer la situation et le concours de la chanson Eurovision 2019 ne pourra pas avoir lieu en Israël", avait ainsi indiqué le patron de chaîne dans sa missive. "Malheureusement, nos demandes répétées (au gouvernement) pour résoudre les graves problèmes qui empêchent d'accueillir la compétition en Israël n'ont pas reçu de réponse", avait-t-il également indiqué. À quelques heures de l'échéance, la tension paraissait donc à son comble, d'autant que, selon "Haaretz", Benyamin Netanyahou aurait menacé lundi soir de supprimer la Kan par décret.
Si Israël devrait donc finalement bien accueillir la 64e édition de l'Eurovision, la ville-hôte reste à déterminer. Trois villes sont candidates dont Jérusalem et Tel Aviv, dont le maire, inquiet de voir Israël laisser filer le concours, a été jusqu'à proposer hier sur Facebook que la municipalité prenne en charge les coûts liés à la salle de concert. Le 13 mai dernier, au lendemain de la victoire de Netta, Benyamin Netanyahou, avait annoncé sur Twitter que le prochain concours de l'Eurovision se tiendrait à Jérusalem, comme cela avait été le cas en 1999. Selon i24News, sous la pression de l'UER, qui ne serait pas favorable à ce que le concours se déroule à Jérusalem, le Premier ministre fait désormais profil bas sur le sujet. La candidature de Jérusalem est également handicapée par la pression de certains responsables religieux.