Seul en finale. Ce jeudi, le conseil d'administration de l'AFP a nommé au poste de Président-Directeur Général Fabrice Fries. Âgé de 58 ans, cet ancien président de Publicis Consultants et haut cadre des groupes Vivendi et Havas a fait l'essentiel de sa carrière au sein du secteur privé. En janvier 2017, il avait intégré la Cour des Comptes avant de se présenter en mars contre Emmanuel Hoog, à la tête de l'AFP depuis 2010.
Mais hier soir, coup de théâtre ! Alors que le conseil d'administration de l'agence se réunissait pour départager Emmanuel Hoog et Fabrice Fries, le PDG sortant a fait savoir par un courriel adressé à ses salariés qu'il retirait sa candidature. "J'ai constaté ce matin que mon projet ne recueillait pas les soutiens nécessaires et indispensables de l'Etat, comme cela a été le cas, dans la continuité, depuis 2010 (...) J'en tire donc une conclusion : je retire, avec regret, ma candidature", a écrit Emmanuel Hoog. Ce retrait a été annoncé alors même que le conseil d'administration devait auditionner les deux finalistes.
Par ailleurs, l'autre candidat retenu, Fabrice Fries, n'avait pas réuni hier assez de soutiens autour de son projet. Ainsi, s'il n'avait pas été choisi par le conseil d'administration aujourd'hui, il aurait appartenu au conseil supérieur de l'AFP, qui comprend une dizaine de personnes, de proposer deux nouveaux candidats au conseil d'administration, qui aurait lancé une nouvelle procédure de désignation. Un scénario que souhaitait le personnel de l'AFP qui a voté ce matin en assemblée générale un appel à un débrayage, une grève de courte durée, à partir de 11h, afin que le conseil d'administration déclare "infructueux" le processus d'élection du prochain PDG. Selon les représentants du personnel, le retrait soudain d'Emmanuel Hoog plonge l'AFP "dans une situation baroque et étrange", privant son conseil d'administration d'un "vrai choix entre deux projets."
De plus, les salariés ont exprimé lors de cette AG des inquiétudes à l'égard du projet de Fabrice Fries, notamment sa proposition "d'ouvrir le dossier de la capitalisation de l'agence". Ils craignent une privatisation à terme de l'AFP. Fabrice Fries a de son côté assuré que cette proposition "n'est pas pour (lui) une priorité" et que toute réforme du statut "devra veiller à respecter l'indépendance éditoriale qui est le principal actif de l'AFP."