Nouveau président pour une nouvelle vie. Dans une interview accordée au "Figaro" ce mercredi, Fabrice Fries, le nouveau PDG de l'Agence France-Presse, confie envisager de vendre le siège historique pour financer la relance du groupe. "Il ne faut pas se raconter d'histoire. Si l'on ne fait rien, l'agence se retrouvera en 2019 devant une impasse financière de 21 millions d'euros en additionnant nos prévisions de marge négative et nos échéances de remboursement", déclare celui qui a remplacé Emmanuel Hoog en avril dernier.
Selon les prévisions du président, la marge d'exploitation pourrait être négative de 4,6 millions d'euros en 2019 et les pertes nettes s'élever à 10 millions d'euros. Fabrice Fries précise avoir hérité d'une échéance de 8 millions d'euros de remboursement de dettes et prévoit deux ou trois années difficiles à passer pour l'AFP. Afin de faire des économies, le PDG de l'agence française soumet l'idée de la cession du siège historique place de la Bourse à Paris et le déménagement des salariés sur un seul site. "Nous vendrons si nous sommes capables de dégager une plus-value substantielle et ainsi de nous désendetter et financer notre plan de développement", confie-t-il, rappelant qu'à ce jour, les équipes parisiennes sont réparties sur deux sites.
"Des trois agences mondiales, nous sommes la plus étendue par le réseau et la seule européenne. Et la qualité de notre production fait l'unanimité", souligne le dirigeant, qui souhaite faire de la photo et de la vidéo, la priorité du développement de son entreprise médiatique. "Ce n'est pas une stratégie de rupture, mais de concentration de moyens", précise-t-il, notant que son prédécesseur s'était principalement axé sur le sport et le gain de nouveaux clients.
Parmi les projets voulus par Fabrice Fries, l'AFP compte investir aux Etats-Unis en y lançant une régie vidéo afin de négocier des partenariats avec les détenteurs de droits télés et muscler les capacités commerciales de l'agence. "La fonction marketing et commerciale a été le parent pauvre de cette maison. Nous corrigeons cela", explique le PDG, soulignant que la mise en avant de la lutte contre les fausses informations permettra de mieux identifier l'AFP : "L'information vérifiée et fiable devient un produit de luxe. L'AFP doit devenir le référent de la lutte contre les 'fake news'. C'est dans son ADN (...) L'agence, qui se contentait avant de relater des faits avérés, est désormais organisée pour débusquer la désinformation massive."