Facebook engage un bras de fer avec Russia Today. Lundi, plusieurs pages liées à la chaîne de télévision russe ont été bloquées sur Facebook. Ce sont principalement des pages anglophones et proposant des contenus viraux, dont certains abordant la politique sous un "prisme anti-américain", précise l'AFP.
Selon Margarita Simonian, la rédactrice en chef de RT, dont les propos ont été rapportés par l'AFP, l'inaccessibilité de ses pages sur Facebook est liée à un reportage sur CNN dans lequel la chaîne américaine explique que la page anglophone "In the Now" est financée par l'Etat russe. "Nous avions un projet secondaire en anglais, 'In the Now'. Le projet avait du succès : 2,5 milliards de vues et 4 millions d'abonnés rien que sur Facebook. Facebook nous a immédiatement bloqués ! Sans fournir aucune accusation", a-t-elle indiqué, assurant que la page n'avait "enfreint aucune règle". Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a d'ailleurs réclamé des explications à Facebook afin de connaître "la raison exacte" du blocage.
La version francophone de Russia Today a également dénoncé hier soir sur son site ces blocages sur le réseau social de Mark Zuckerberg des pages en anglais "Soapbox", "Back Then", "In the Now" et "Wasted". La chaîne ajoute que "Facebook n'a jamais exigé des médias étrangers tels que la BBC, financée par le Royaume-Uni, ou AJ+, basée au Qatar, qu'ils spécifient leur source de financement". De plus, le site de RT France a relayé le communiqué de la société qui gère ces pages, Maffick Media : "Pourquoi uniquement nous ? Une raison et une raison simple : le gouvernement qui nous aide à financer notre société est la Russie."
Contacté par l'AFP, Facebook a justifié sa décision en rappelant sa politique d'information des utilisateurs sur les origines de certains contenus partagés sur le réseau social. "Les personnes qui consultent des pages ne devraient pas être trompées sur l'identité de ceux qui sont derrière", a déclaré le site américain. Par ailleurs, Facebook a annoncé avoir lancé une mise à jour pour les pages à audiences "importantes" afin d'inclure des informations sur les pays à partir desquels ces pages sont gérées. "Comme cette fonctionnalité n'est pas encore activée partout, nous allons contacter les administrateurs de ces pages pour qu'ils fournissent ces informations supplémentaires, ainsi que leur affiliation avec leur maison-mère, avant de revenir sur la plateforme", a indiqué le réseau social.