Voilà qui devrait mettre du baume au coeur à Xavier Niel, patron de Free Mobile. Dans une interview accordée au quotidien économique Les Echos, la ministre déléguée en charge de l'Economie numérique défend l'opérateur, attaqué de toutes parts depuis son entrée fracassante sur le marché en janvier 2012.
Ses petits prix qui ont forcé les opérateurs concurrents à réduire leurs marges ? "On ne peut pas nier que l'impact de Free Mobile a été positif pour le pouvoir d'achat des Français. Les opérateurs en place ont été poussés à repenser leur modèle, leurs offres commerciales, à mieux répondre aux besoins des consommateurs", explique Fleur Pellerin. L'impact négatif supposé sur l'emploi ? "Le tassement du marché mobile est un phénomène mondial. Les conséquences sur l'emploi ne sont donc pas uniquement imputables à l'arrivée de Free", avance la ministre.
Il y a dix jours, Fleur Pellerin avait aussi trouvé à Free des circonstances atténuantes après la polémique sur le blocage des publicités auprès de certains de ses abonnés. Les relations semblent donc s'être réchauffées entre Free et le législateur. Car il n'y a pas si longtemps que ça, Arnaud Montebourg avait lourdement critiqué la stratégie low-cost de la filiale d'Iliad. "Le nouvel opérateur mobile a eu parfois bon dos", tempère aujourd'hui la ministre.
Seul reproche fait à Free dans cet entretien, le déploiement de son réseau, en retard sur le calendrier qu'il s'était lui-même fixé. 1779 antennes ont été posées fin 2012 contre 25.500 initialement prévues. Par ailleurs, Fleur Pellerin se dit hostile à une fusion entre deux opérateurs, évoquée depuis quelques semaines dans les médias. "Le gouvernement souhaite que le marché trouve son équilibre à quatre acteurs. Une concentration, qui impliquerait la disparition d'un opérateur, serait un constat d'échec, avec de lourdes conséquences sur l'emploi", explique-t-elle.