Uns scène surréaliste. Vendredi dernier, pour son deuxième match de la saison en National, troisième division du championnat français de football, le club de Laval s'est incliné face à l'équipe nordiste de Boulogne-sur-Mer deux buts à zéro. A la suite de la rencontre, le nouvel entraîneur François Ciccolini, récemment embauché au poste de coach, s'est exprimé à la sortie des vestiaires pour analyser la première défaite de la saison.
Visiblement irrité par ce premier échec et agacé par les questions des journalistes, l'entraîneur corse n'a apprécié que l'on remette en cause ses choix tactiques et s'en est pris violemment à un journaliste de France Bleu Mayenne, en le menaçant physiquement. "Tu me poses toujours des mauvaises questions. Je vais te faire mal. Peut-être que je vais te frapper la tête par terre", a lancé François Ciccolini, selon des propos rapportés par "Ouest France", avant de proférer d'autres menaces, encore plus violentes.
Après cette altercation, le journaliste de la station du service public a annoncé avoir déposé plainte hier contre le coach du Stade Lavallois. Dans les colonnes du quotidien régional le plus vendu de France, le rédacteur en chef de la radio Thierry Ruffat estime que la violence de ces menaces verbales n'était pas justifiée. "Je suis abasourdi. Après 36 ans à suivre le club, c'est une première au Stade Lavallois", a-t-il déclaré. France Bleu Mayenne a demandé une rencontre avec les dirigeants du club dans les prochains jours. Contacté par "Ouest France", le club n'a pas souhaité communiquer pour le moment.
Cette après-midi, le club de Laval a réagi à l'article de "Ouest France", "souhaitant apporter quelques précisions". "Le coach a bien été interpellé par deux journalistes mayennais vendredi dernier après le match à Boulogne. Cet entretien s'est déroulé en dehors du cadre protocolaire. Il est rappelé que les instances fédérales nous imposent un protocole avec un timing bien précis quant aux relations avec la presse", débute le communiqué de l'équipe de football, ajoutant que "cette communication est prévue soit en zone mixte, soit en salle de presse, mais en aucun cas dans un simple couloir annexe aux vestiaires."
Selon le Stade Lavallois, cette règle n'a pas été "respectée par ces journalistes", qui "souhaitaient probablement récolter une réaction à chaud". "La question posée a été ressentie comme une agression directe et une défiance au professionnalisme de l'ensemble du staff, des joueurs présents au match mais également envers les joueurs non retenus et restés à Laval", estime le club, avant de souligner : "Le coach a donc très mal accueilli les questions posées, il est le garant des valeurs du groupe. Il l'a fait savoir laconiquement". L'équipe de football compte inviter le journaliste de France Bleu à un "entretien d'échange" et rappelle que le Stade Lavallois "a toujours respecté le travail de la presse et sa liberté d'expression".