La situation se complique pour le groupe sino-espagnol. Selon "L'Equipe ", la direction de la chaîne Téléfoot, appartenant au groupe Mediapro, a réuni hier sa rédaction pour un point d'information sur la situation liée à son conflit avec la Ligue de football professionnel. Après avoir fait défaut en octobre, Mediapro n'a pas payé son échéance de décembre due à la LFP en échange de la diffusion de 80% de la Ligue 1, et de la Ligue 2. La somme s'élève à 150 millions d'euros selon "Le Monde", s'ajoutant aux 172 millions du début de l'automne.
En tout, le groupe est censé verser 830 millions d'euros par an à la LFP. Un processus de conciliation est censé aboutir à une conclusion dans les prochains jours entre les deux parties à la suite de la demande de Mediapro d'un abaissement de sa facture sur les droits du football français.
Ainsi, selon le quotidien sportif, deux options ont été présentées aux équipes de Téléfoot pour l'avenir à court terme. Il a d'abord été évoqué un maintien de la chaîne avec la cession de plusieurs de ses lots, dont notamment la prestigieuse affiche du dimanche soir. L'autre hypothèse - bien plus radicale - serait un arrêt de la chaîne. "On nous a dit que cette éventualité existait et qu'il n'était pas possible de l'occulter", a confié un journaliste présent à cette réunion, auprès de "L'Equipe".
Depuis plusieurs jours, les réunions entre la Ligue et Mediapro s'enchaînent sous l'égide du conciliateur, Marc Sénéchal. Demain, un conseil d'administration de la LFP est par ailleurs au programme, suivi d'une assemblée générale. Selon le journal sportif, Canal+ se tiendrait désormais en embuscade en cas de retrait définitif de Mediapro.
Invité ce matin dans "Culture Médias" sur Europe 1, Gérald-Brice Viret, directeur-général des antennes du groupe Canal+, a également confirmé les deux hypothèses d'avenir de la chaîne Téléfoot. "C'est fou, cette histoire ! Ils vont nous mettre à terre la Ligue 1 alors que nous, on l'a magnifié pendant plus de trente ans", a-t-il déclaré. Et d'ajouter : "En tout cas, Maxime Saada et tout le groupe Canal+, on sera là pour les aider et pour dialoguer avec eux, mais il faut que les prix ne soient pas hors-sol".