Ce matin sur France Inter, Nicole Ferroni a décidé de consacrer son billet à Veolia, dont le patron, Antoine Frérot, était justement l'invité de la matinale. "Il y a quand même des choses très positives dans Veolia", a tenu à rappeler dans un premier temps l'humoriste, citant notamment les nombreux emplois financés par le géant français. Nicole Ferroni a aussi salué les "missions" nobles de Veolia, évoquant le recyclage, l'approvisionnement en eau et en électricité de pays en développement. "Rien que pour ça, parce que Veolia est un semeur de lumière et d'eau pure à travers le monde, on peut vous dire merci !", a ironisé la billetiste.
Après cette introduction, Nicole Ferroni a ensuite chargé l'entreprise française. "Moi parfois, je trouve que la lumière semée est un petit peu obscure et que l'eau, bien qu'elle soit pure, a un côté un peu trouble", a-t-elle expliqué. Elle a ensuite cité l'affaire d'un scandale de corruption en Roumanie touchant l'entreprise Apa Nova. Certains cadres de cette filiale de Veolia ont été récemment accusés d'avoir versé des pots-de-vin aux autorités locales en échange de l'augmentation des tarifs de l'eau. "J'ai envie de dire que ce n'est pas grave parce quand l'eau est opaque, on ne prend même pas le verre. On ne la boit pas. On ne prend aucun risque", a ironisé Nicole Ferroni.
"Là où c'est plus compliqué c'est quand l'eau apparaît claire, qu'on la boit, et qu'après, seulement, on sent ce goût amer", a poursuivi la chroniqueuse de France Inter. Et de citer l'exemple de la ville de Toulouse où Veolia a remporté le marché de la distribution d'eau en échange d'un droit d'entrée de 67 millions d'euros versé à la mairie. "C'est très bien, elle était endettée. Mais par contre ensuite, les usagers ont vu le tarif de leur eau augmenter de 75%", a commenté acidement Nicole Ferroni.
Loin de s'arrêter là, l'humoriste a cité le cas de la ville de Nagpur, en Inde, où Veolia va amener l'eau courante au "plus grand nombre". "'Le 'Time of India' explique, lui, que les malheureux citoyens devront supporter une charge supplémentaire de 178 roupies pour l'approvisionnement en eau", a précisé l'humoriste. Et de lancer à Antoine Frérot : "Vous avez vu, je cite ma source ! Je la cite mais vous ne me la privatisez pas hein ? Parce que déjà que vous privatisez les sources d'eau, pas les sources d'information ! Parce que ça, c'est votre ancienne filiale soeur, Vivendi, qui le fait déjà ! (Vivendi Environnement est l'ancêtre de Veolia, ndlr)", a ironisé Nicole Ferroni.
Cette dernière a ajouté : "Vous faites l'un des plus beaux métiers du monde : amener de l'eau. Et cette eau doit servir à arroser les plantes et moins les élus et les actionnaires car les actionnaires, ça ne pousse pas. Ou quand ça pousse, ça pousse le bouchon un peu trop loin". Avant de conclure : "Je sais que vous avez annoncé un plan de rigueur et d'ambition. Je me permets juste de rajouter un troisième mot pour rendre cette eau totalement pure : le mot transparence".
Antoine Frérot a tenu à réagir à cette charge en estimant que ces propos émanaient de quelqu'un "qui est né avec l'eau courante potable sans limite dans le robinet de son logement".
"A Nagpur, en Inde, où il y a trois millions d'habitants, il y avait, avant que Veolia n'arrive, 10% des habitants qui avait de l'eau courante quatre heures par jour. Les 90% restant devaient l'acheter aux revendeurs dans la rue. Et les plus riches devaient la stocker parce que pendant 20 heures, il n'en avait pas", a-t-il rappelé. "Le pari que nous avons pris, c'est d'apporter l'eau potable courante. Celle que vos grands-parents ou vos arrière-grands-parents n'ont pas connue. Et donc les petits enfants des habitants de Nagpur, dans cinquante ans, pourront faire la même chronique que vous aujourd'hui, en Inde" a conclu Antoine Frérot. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.