Une histoire de relances. C'est le lot quotidien de tous les chroniqueurs à la radio : leurs billets sont entrecoupés d'interventions des présentateurs pour dynamiser leurs chroniques. Un travers dont a choisi de s'amuser ce matin François Morel sur France Inter, avec dans le rôle de la victime consentante, le journaliste Nicolas Demorand.
"On me dit que vous êtes aujourd'hui un peu ronchon", a lancé ce dernier face à son collègue. Et l'ex-membre des Deschiens, faussement étonné, de répondre que le matinalier faisait fausse route. "A mon avis, c'est une phrase qui a été utilisée pour lancer Nicole Ferroni (une autre humoriste de France Inter, ndlr) il y a quelques semaines. Ça doit être un bug informatique. Moi, en plus, je vous dis jamais comment me lancer", a rappelé François Morel. "D'ailleurs, j'ai entendu dire que vous n'aimiez pas trop ça, les relances écrites par les chroniqueurs eux-mêmes...", a-t-il ajouté. "C'est vrai, François, je vous l'avoue : je ne suis pas fou des relances", a confirmé le présentateur.
C'était donc le début d'un jeu de dupes, parti pour durer pendant toute la chronique de l'humoriste. "De quoi allez-vous nous parler aujourd'hui ?", a interrogé Nicolas Demorand. "Donc ça, c'est pas une relance, c'est la phrase d'introduction de ma chronique...", a résumé François Morel. "C'est un lancement", a confirmé le journaliste. "En effet, votre chronique n'ayant pas encore commencé, il est normal que je vous donne la parole afin que vous puissiez la lire et donc que je vous lance", a annoncé Nicolas Demorand.
"Donc, je commence. Soyons le moins polémique possible, ne jetons pas de l'huile sur le feu. Comment dire les choses le plus sobrement possible ?", a fait mine de débuter François Morel. Il a été de nouveau coupé par Nicolas Demorand : "Alors là, j'ai l'impression que vous avez décidé de nous parler des propos de Laurent Wauquiez, dont les conséquences dans le landerneau politique ne sont sans doute pas terminées". "Non, pas du tout, a répliqué le chroniqueur. Si vous n'aimez pas trop la pratique des relances au sein des papiers des chroniqueurs et que vous en faites quand on ne vous en demande pas...".
"Moi, je lis ce qu'on me donne à lire", a souligné un Nicolas Demorand, amusé. "Là, vous voyez bien que vous ne m'avez pas relancé, vous m'avez arrêté dans mon mouvement pour me diriger vers le sujet qui alimentait déjà bon nombre de commentaires : les déclarations volées de Laurent Wauquiez et ses nombreuses ramifications", s'est faussement agacé François Morel.
"Et visiblement, les conséquences dans le landerneau politique des propos de Laurent Wauquiez ne sont pas terminées !", a relancé Nicolas Demorand, avec plus de succès cette fois. "En effet, notamment cette phrase de Nicolas Sarkozy : 'Beaucoup de monde me disait que tu n'étais qu'une grosse merde, aujourd'hui, je n'ai d'autre choix que de penser comme eux...", a rappelé le chroniqueur. "Une phrase, François, pleine de sous-entendus", a dit le journaliste en lisant son papier. "Non, pas spécialement, c'est assez direct comme phrase. Je vois pas où vous voyez des sous-entendus !", a répliqué François Morel, sous les rires des personnes présentes dans le studio.
Après de nouveaux échanges tout aussi lunaires et alors que la chronique arrivait à son terme, Nicolas Demorand a posé une question essentielle à François Morel : "De quoi allez-vous nous parler ce matin ?". "Je vous dirai ça la semaine prochaine, je referai une chronique comme d'habitude, mais cette fois sans relances", a annoncé l'humoriste. "Je déteste les relances ! Voilà, je le dis et je le confirme", s'est amusé le journaliste en conclusion. puremedias.com vous propose de découvrir cette séquence.