Elle alerte sur les préjudices de la fin de la redevance. Selon des propos rapportés hier par "L'opinion", tenus devant les sénateurs le 7 décembre dernier, en commission de la Culture de l'éducation et de la communication, Marie-Christine Saragosse, présidente de France Médias Monde, a expliqué pourquoi l'arrêt de contribution audiovisuelle pouvait poser problème pour les groupes du service public. Pour rappel, elle doit être auditionnée le 9 janvier prochain par l'Arcom dans le cadre de la désignation du nouveau dirigeant de France Médias Monde, qui comprend France 24, RFI et Monte Carlo Doualiya.
"A l'international, la nature du financement n'est pas une simple posture. Elle a des conséquences immédiates. A Berlin, on nous a fait savoir que la budgétisation était un flirt beaucoup trop étroit avec l'Etat et que ce n'était pas conforme à la législation allemande", a précisé Marie-Christine Saragosse. Pour rappel, le remplacement de la contribution audiovisuelle passe actuellement par une part de TVA. L'année prochaine, le budget de France Médias Monde proviendra uniquement des caisses de l'Etat. Selon "L'opinion", l'Allemagne pourrait alors supprimer la fréquence FM attribuée au groupe depuis 1999.
Ainsi, selon Marie-Christine Saragosse, son groupe "a une épée de Damoclès au-dessus de la tête". "Si on fait sauter un financement affecté, on est dans le même statut que Russia Today. Il n'y a pas de raison qu'on ne soit pas considéré comme une chaîne gouvernementale aussi. Pour lutter contre les intox, il y a quand même mieux", a-t-elle souligné. En mars derniers, après l'invasion de la Russie en Ukraine, l'Union européenne avait pris la décision de suspendre les antennes de Russia Today en Europe en raison de ses liens directs avec le Kremlin. En représailles, France 24 avait été fermée en Russie. La chaîne a aussi été stoppée au Mali et au Burkina Faso.
Par ailleurs, les propos d'Emmanuel Macron devant les ambassadeurs réunis à l'Elysée, le 1er septembre, n'avaient pas rassurés le groupe audiovisuel du service public français. Le président de la République avait incité ses invités à "mieux utiliser le réseau France Médias Monde face à l'adversité". "Nous avons besoin d'avoir des instruments de communication qui disent quand la France est attaquée à tort, qui disent ce que fait la France, et qui relaient notre action", avait déclaré le locataire de l'Elysée.