Freddie Highmore ("Good Doctor") : "Shaun n'est comme aucun autre personnage principal"

C'est LA série étrangère événement de TF1 en cette rentrée. Ce soir, à 21h, la chaîne donnera le coup d'envoi de la saison 1 de "Good Doctor", un nouveau drama médical autour du personnage Shaun Murphy, un jeune chirurgien atteint d'autisme. Pour incarner ce jeune homme, c'est le comédien britannique Freddie Highmore ("Charlie et la chocolaterie", "Bates Motel"), 26 ans, qui a été choisi. puremedias.com s'est entretenu avec l'acteur pour évoquer avec lui ce nouveau personnage et cette nouvelle série.

Propos recueillis par Kevin Boucher.

puremedias.com : Vous incarnez le Dr. Shaun Murphy dans "Good Doctor". Comment vous êtes-vous préparé à ce rôle de chirurgien autiste ?
Freddie Highmore : Je pense que c'est le personnage pour lequel j'ai dû faire le plus de recherches au cours de ma carrière. David Shore (le créateur, ndlr) et les auteurs m'ont aidé en m'envoyant des livres, des documents utiles. Et nous avons des consultants sur la série à temps plein qui nous accompagnent tout au long de la production. La chose la plus importante qui est ressortie de ces recherches, c'est qu'il était important de le construire d'abord en tant que personnage, avec sa personnalité, son sens de l'humour, ses histoires d'amour, ce qui ne doit pas nécessairement être lié à son autisme. Il ne fallait surtout pas créer un stéréotype de la personne autiste mais raconter l'histoire de Shaun en tant qu'individu.

Vous avez tourné le pilote de "Good Doctor" moins de deux mois après avoir fini de tourner "Bates Motel". Comment avez-vous réussi à passer d'un personnage qui tue des personnes à un personnage qui en sauve ?
C'est vrai, c'était l'opposé ! Mais ça s'est bien passé. Je remercie David Shore de m'avoir donné l'opportunité de pouvoir faire le bien pour compenser toutes les mauvaises choses que j'ai pu faire. (Rires) Nous avons tourné deux mois après mais il n'y a eu en réalité que trois jours entre la fin de "Bates Motel" et la lecture du scénario et la rencontre avec David Shore ! Ca m'a surpris ! A aucun moment je n'aurais pu imaginer avoir la chance de finir une série et d'en commencer une autre toute aussi importante une semaine plus tard. Une fois que je me suis aperçu qu'il n'y avait pas de piège et que c'était une superbe opportunité, j'ai dit oui. (Rires) Et c'était drôle de revenir à Londres pour peu de temps, après avoir tourné cinq ans à Vancouver... pour finir par retourner à Vancouver !

N'aviez-vous pas peur de vous relancer dans une série possiblement au long terme après cinq saisons de "Bates Motel" ?
Je pense que ça faisait partie de ma décision initiale. Vous ne pouvez jamais espérer qu'une série dure aussi longtemps mais vous savez que vous signez possiblement pour ça. Donc vous devez être sûr que les gens avec lesquels vous travaillez sont talentueux, de bonnes personnes car vous allez passer beaucoup du temps avec eux, et que le personnage est intéressant. C'est véritablement le rendez-vous avec David Shore qui m'a convaincu de dire oui. Donc là nous avons déjà une saison 2 et j'espère que nous en aurons beaucoup d'autre.

La saison 1 ne comporte que 18 épisodes, quand les séries de grands networks en totalisent généralement 22. Pourquoi cette décision selon vous ?
Je pense que c'est le bon nombre pour une première année. Il y avait un désir de faire la meilleure série possible et que chaque épisode ait son importance. La saison 2 devrait également en comporter 18.

Comment envisagez-vous cette saison 2 ?
Je vais écrire le premier épisode et en réaliser un autre. C'est très plaisant pour moi d'être encore plus impliqué.

La série a connu un gros succès avec 17 millions de téléspectateurs en moyenne pour la saison 1 aux Etats-Unis, et d'excellents lancements dans plusieurs pays. Ressentez-vous une certaine pression pour la suite ?
Pas vraiment ! (Rires) Nous mettons tout ce que nous pouvons pour faire en sorte que la série soit la meilleure possible. Nous espérons que les gens vont continuer de l'apprécier. Et s'ils ne l'apprécient plus, nous allons nous remettre en question. Nous sommes toujours dans cet état d'esprit.

La saison dernière comptait quatre séries médicales de prime time sur les grands networks américains avec "Good Doctor" sur ABC mais également "Grey's Anatomy" sur la même chaîne, "Chicago Med" sur NBC et "The Resident" sur FOX - le tout en attendant "New Amsterdam" sur NBC à la rentrée.
Je ne regarde pas ces séries. J'ai juste vu quelques épisodes de "Grey's Anatomy". Je pense que la différence de "Good Doctor" est Shaun. Il n'est comme aucun autre personnage principal que l'on ait pu voir dans une série aux Etats-Unis - et certainement en France ! Et pour vous dire, j'oubliais même par moments que nous faisions une série médicale car ce qui importe dans les épisodes sont les histoires des personnages.

Vous parlez français...
(En français) Mais ça fait longtemps que je ne suis pas allé en France !

Auriez-vous aimé réaliser le doublage de votre personnage pour la France ?
J'aurais adoré faire ça ! Mais c'était logistiquement impossible de le faire... J'ai hâte de voir qui a été choisi pour le faire et le résultat. Car Shaun a une façon de parler très spécifique, en raison de ses troubles de la communication avec les autres et de l'interprétation.

La saison dernière a été marquée par des révélations sur de nombreuses mésententes sur les tournages de séries, qu'il s'agisse de "L'Arme fatale", "Arrested Development" ou encore "NCIS". Comment est l'atmosphère sur les tournages de "Good Doctor" ?
J'ai eu beaucoup de chance, sincèrement, que ce soit sur "Bates Motel" ou "Good Doctor", de travailler avec des personnes talentueuses et de bonnes personnes. J'ai réussi à convaincre plusieurs personnes de l'équipe technique de "Bates Motel" de venir travailler avec nous sur "Good Doctor". Et du côté des comédiens, il n'y a pas de guerre d'egos ou autre. Ce sont vraiment des personnes adorables.

En tant qu'acteur principal et co-producteur, est-ce votre rôle de faire en sorte que le plateau de tournage soit un bon espace de travail ?
Absolument. Je pense que chaque personne qui a du pouvoir sur un plateau a la responsabilité de bien se comporter. Mais sur cette série, ce n'est pas un effort particulier que font les personnes qui participent à cette série. Nous avons beaucoup de chance.

Vous avez fait votre premier tournage il y a près de vingt ans. Avez-vous remarqué une évolution dans le comportement des acteurs ?
Je pense, oui. Mais parce que je suis passé d'enfant à adulte, et donc je pense que c'est de ce point de vue. J'ai probablement plus changé que les personnes extérieures par conséquent. Quand j'avais neuf ans, je ne faisais pas nécessairement attention à tout ce qui passait. Mais j'ai toujours travaillé avec des gens qui ont été très accueillant et très gentils pour moi.

Nous le disions, vous êtes co-producteur de la série. Concrètement, qu'est-ce que cela implique pour vous ?
Chaque producteur de la série a pour but d'aider David Shore à mettre en place la vision qu'il a pour la série. Pour moi, cela passe par une implication dans le scénario, dans le montage des épisodes...