Fun Radio jugée coupable de tricherie. Lundi 23 janvier 2023, le tribunal de commerce de Paris a condamné la station de radio à verser plus de 10,34 millions d'euros de dommages et intérêts aux sociétés du groupe NRJ. En cause : des messages jugés mensongers prononcés en 2015 à l'antenne par Bruno Guillon qui auraient eu pour conséquences de gonfler artificiellement les audiences de la station de radio. "Une concurrence déloyale" qui a donc été sanctionnée 8 ans plus tard par la justice. A l'antenne, l'animateur de la matinale avait incité ses auditeurs à déclarer aux enquêteurs de Médiamétrie une écoute supérieure à la réalité.
"Ces messages, diffusés au cours des années 2015 et 2016, avaient permis à Fun Radio d'augmenter artificiellement ses audiences, ce qui avait eu pour effet d'augmenter ses revenus au détriment des radios du groupe NRJ en particulier", rappelle le groupe NRJ dans un communiqué.
Dans la foulée, dans un communiqué envoyé hier soir, Fun Radio "conteste" le jugement rendu et réfute toute "intention de manipuler les résultats d'audience dans le sillage d'une pratique de marché qui était largement répandue sur le marché de la radio à l'époque des faits, de février 2015 à juin 2016". Le groupe "note de nombreuses erreurs d'analyse dans ce jugement" et annonce étudier "une procédure d'appel de cette décision" avant de conclure : "En tout état de cause, les conséquences financières de cette décision seront intégralement prises en charge par RTL Group et non par le groupe M6 qui a acquis Fun Radio postérieurement à ces faits".
En 2017, après enquête, Médiamétrie avait décidé de ne pas publier les résultats d'audience de Fun Radio pour le deuxième trimestre 2016 et la période estivale. A l'époque, Bruno Guillon, accusé d'être à l'origine des messages avait ironisé sur la polémique : "C'est la manipulation la plus dingue du monde parce que je l'ai faite en direct, un peu comme si un gars venait braquer une banque sans masque, avec un panneau 'Bruno Guillon' et mon numéro de téléphone", avait-il déclaré.