La considération de Gilbert Collard pour les journalistes n'aura pas fait long feu. Hier soir, BFMTV proposait un reportage, incarné par Salhia Brakhlia, sur la rentrée des huit nouveaux députés du Front national à l'Assemblée nationale. La journaliste a donc suivi la présidente du parti, Marine Le Pen, dans un café, aux côtés de ses nouveaux collègues au parlement.
"Madame Le Pen, ça y est, vous venez prendre un café au Palais Bourbon, ça y est, vous faites partie du système ?", a demandé la journaliste. Ce à quoi la patronne frontiste a rétorqué en soufflant : "Je vois que le niveau monte". "Ne réponds plus à ces cons !", a alors lâché Gilbert Collard, assis à une table, déjà agacé par la présence des reporters politique.
Le député du Gard a ensuite fait une étonnante comparaison en évoquant les affaires qui touchent Richard Ferrand et Marielle de Sarnez : "On va quand même se marrer quand Ferrand va porter la loi de moralisation de la vie publique à l'Assemblée et quand Sarnez va montrer à la tribune pour... Ça va être un très grand moment ! Finalement, c'est Dutroux qui défend la moralité". "C'est ce qu'on appelle un dérapage, monsieur Collard", a souligné Salhia Brakhlia, en voix off.
Interrogée sur le parallèle entre les départs du gouvernement et les enquêtes sur des soupçons d'emplois fictifs au FN, Marine Le Pen a botté en touche : "Vous n'en savez rien premièrement s'ils ont démissionné pour ça. Deuxièmement, je crois qu'ils vont tous être président de groupe. Donc je ne suis pas sure que votre questionne ne soit pas un peu décalée". "Votre question est absurde", a glissé Gilbert Collard.
Des propos de l'avocat qui peuvent faire sourire lorsque l'on sait qu'au soir de sa victoire dimanche dernier, Gilbert Collard souhaitait une loi pour l'indépendance des rédactions. "Je veux leur donner leur indépendance. J'espère que les journalistes vont me suivre dans ce combat pour que les rédactions soient enfin indépendantes. J'ai vu à l'oeuvre les journaux et croyez-moi, j'ai découpé tous les articles et je les ai gardés", avait expliqué ce proche de Marine Le Pen, qui assurait avoir vu "des déformations de (ses) propos", "des pièges", et "des mensonges."