Un journaliste, pas une star. Invité ce midi de l'association des journalistes médias avec sa patronne Catherine Nayl, Gilles Bouleau a modestement expliqué que sa seule son ambition était de rénover le 20 Heures de TF1 afin de creuser l'écart avec l'édition de France 2.
Plus David Pujadas que Laurence Ferrari. Gilles Bouleau assume son statut de présentateur vedette de TF1 mais refuse d'être une star. "On ne me reconnaît pas trop dans la rue et ca me va plutôt pas mal !", s'est-il amusé ce midi devant un parterre de journalistes dont puremedias.com faisait partie. S'il avoue "ne jamais avoir rêvé du poste", Gilles Bouleau n'est cependant pas là par hasard. Respecté par la rédaction de la Une, il avoue ne pas avoir hésité longtemps avant d'accepter de devenir le titulaire du 20 Heures. "En fait, j'avais beaucoup hésité il y a un an quand, correspondant de la chaîne à Washington, on m'a proposé de revenir à Paris pour être joker. Après dix années à l'étranger, c'était un changement radical pour moi et pour ma famille. J'ai finalement accepté. Mais quand, en juin dernier, Catherine Nayl m'a proposé le poste, je n'ai pas hésité une seconde. Il y a des jobs qui ne se refusent pas", a-t-il expliqué.
Catherine Nayl, la directrice de l'info de la Une, a également joué la carte de la transparence en avouant avoir étudié la carte Laurent Delahousse pour remplacer Laurence Ferrari aux commandes du 20 Heures. "Il était de mon devoir de regarder partout où il y avait des têtes bien faites. Il nous a semblé que Gilles, bien intégré en interne, était le mieux placé pour incarner et diriger le rebond du JT", a-t-elle indiqué.
Le sujet de prédilection des deux journalistes, c'est la relance du JT. Pour cela, Gilles Bouleau a des idées : il veut sélectionner davantage les sujets. "Quand les gens se mettent devant leur télé à 20 heures, ils ont suivi les infos toute la journée sur leur iPhone ou sur les chaînes d'infos en continu. Ils ont même vu les images. Donc on doit mieux choisir nos sujets. A 20 heures, il faut de la cohérence, de la pédagogie, de l'enquête, de l'éclairage, de l'évasion et de la valeur ajoutée", a-t-il indiqué, en citant comme exemple un reportage édifiant au coeur d'Alep en guerre diffusé dans l'édition d'hier. Le présentateur veut également soigner la forme, tant des sujets où il exige que les images soient belles que dans l'illustration visuelle de ses lancements.
Le changement de ton est radical depuis la débâcle de la présidentielle. Catherine Nayl reconnait avoir commis des erreurs lors de la couverture des élections mais se dit tournée vers l'avenir avec un seul objectif : augmenter la part de marché du 20 Heures et accroitre l'écart d'audience avec France 2. A priori, la recette est bonne. Gilles Bouleau a réussi ses premières semaines de titulaire et semble préservée de toute l'hystérie médiatique qui avait été fatale à Laurence Ferrari.