Une voix de plus s'élève contre Harvey Weinstein. Dans une tribune publiée par le "New York Times", Salma Hayek prend la parole pour dénoncer les agissements du producteur américain, empêtré dans un scandale de harcèlement et d'agression sexuels depuis la parution il y a deux mois d'articles mettant en lumière son comportement avec des nombreuses femmes au fil des années. "Harvey Weinstein is my monster too", titre ainsi le quotidien américain.
Salma Hayek explique dans un premier temps qu'elle a été approchée en octobre pour parler de son expérience avec le producteur. "Je me suis convaincue que c'était fini et que j'avais survécu. Je me suis dérobée à ma responsabilité de prendre la parole en prenant pour excuse le fait qu'assez de personnes avaient déjà mis en lumière mon monstre (...). Mais le simple fait que j'aie pu avoir honte de raconter les détails de ce qu'il m'avait fait m'a poussée à me demander si ce chapitre de ma vie était bel et bien clos", raconte-t-elle.
Décidant d'affronter sa "lâcheté", l'actrice a donc voulu raconter en détail tout ce que lui a fait le producteur, et surtout, toutes les fois où elle a dû dire non à celui vers qui elle s'était volontairement tournée pour produire le film qu'elle rêvait de faire depuis toujours, un biopic de Frida Kahlo, en 2002. "Non à une douche avec lui, non à le regarder prendre une douche, non à le laisser me masser, non à laisser un de ses amis me masser nu, non à sa proposition de cunilingus, non à me dénuder avec une autre femme, non, non, non, non, non", énumère-t-elle.
Elle raconte ensuite comment chaque "non" était suivi de la "rage machiavélique" de Harvey. Parmi les événements qu'elle se remémore, des menaces de mort. "Je vais te tuer, ne crois pas que j'en serais incapable", lui aurait-il lancé, avant de lui imposer des défis irréalisables pour accepter de produire son film, défis qu'elle a relevés, grâce à des "anges" comme Edward Norton ou une de ses amies qui lui a prêté l'argent pour le développer. Mais Harvey Weinstein n'était selon elle toujours pas satisfait et lui a imposé d'intégrer une scène de sexe avec une autre femme pour poursuivre la production.
"Il était clair qu'il ne me laisserait pas finir ce film, je devais dire oui, donc j'ai accepté de tourner cette scène qui n'avait pas de sens", explique l'actrice, qui décrit en détail les symptômes physiques qu'elle a ressentis au moment de tourner cette scène.
Suite à la publication de cette tribune, un porte-parole d'Harvey Weinstein a tenu à démentir certaines des accusations de la comédienne. "Il ne se souvient pas d'avoir poussé Salma Hayek à tourner une scène de sexe sans intérêt avec une autre comédienne, et il n'était pas présent sur le tournage", affirme notamment ce porte-parole, assurant que "toutes les allégations sexuelles sont incorrectes et que d'autres témoins des événements ont une version différente de ce qui s'est produit".