C'est demain que sort au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et un peu partout dans le monde le premier roman pour adultes de J.K. Rowling. La romancière britannique a en effet décidé de laisser derrière elle l'univers de son héros Harry Potter après sept volumes qui se sont arrachés à plusieurs centaines de millions d'exemplaires dans le monde et qui ont donné lieu à huit films, dont deux qui figurent parmi les dix plus gros succès de l'histoire du cinéma dans le monde.
Exit les sorciers, les moldus et Poudlard, donc, pour "The Casual Vacancy", nouvel ouvrage de l'auteure anglaise qui viendra d'ailleurs en assurer la promo dans le 20 Heures de TF1 ce vendredi. Outre-Manche, on parle évidemment énormément du livre, qui s'intéresse aux habitants d'une petite ville qui sont en guerre les uns contre les autres, même si les chiffres des précommandes sont bien loin de ceux de la saga Harry Potter. Mais si on en parle, c'est aussi parce que le contenu du roman n'a pas vraiment plu aux médias conservateurs du pays, qui n'ont pas hésité à se payer J.K. Rowling.
Pour certains, qui insistent sur la dimension politique de l'ouvrage, "The Casual Vacancy" n'est rien d'autre qu'une attaque de la pensée libérale envers les conservateurs. Selon le Daily Mail, le livre ne rencontrera ainsi pas le succès escompté, "sauf si le lecteur veut être forcé d'avaler plus de 500 pages d'un pamphlet incessant en faveur du socialisme, camouflé sous la forme d'un roman", explique ainsi la journaliste qui a signé la critique du livre. Elle qualifie également J.K. Rowling de "démagogue subjective qui s'attaque à l'étroitesse d'esprit et aux valeurs des classes moyennes qu'elle considère risibles" alors qu'elle est "tout aussi étroite d'esprit".
Le quotidien conservateur The Daily Telegraph a été moins violent et a publié une chronique globalement positive, mais a également noté que le Premier ministre anglais ne passerait sans doute pas un bon moment en lisant ce livre. "Je ne sais pas si David Cameron est un fan de Harry Potter, mais il lui est conseillé d'éviter 'The Casual Vacancy', car il y a fort à parier qu'il n'appréciera pas beaucoup de voir sa notion de 'Grande société' éviscérée aussi sauvagement", a ainsi noté le journaliste.
Du côté du Guardian, la critique a rapproché certains personnages de l'univers de Harry Potter de ceux qui peuplent "The Casual Vacancy". "Il y a un parallèle évident avec les livres Harry Potter : le roman est animé d'une antipathie envers les gens méchants, désagréables et étroits d'esprits et sont en majorité des Moldus haineux, des versions plus réalistes des Dursley, cette famille affreuse qui faisait dormir Harry dans le placard sous l'escalier", écrit le journaliste.