Tiens, ça faisait longtemps. Une semaine, au moins, que Jean-Luc Mélenchon ne s'était pas payé un journaliste. Après Caroline Roux la semaine dernière sur France 5, nouvelle cible ce matin sur France Inter, Patrick Cohen. Invité de la matinale, le leader du Front de gauche s'en est pris au journaliste, ou plutôt à tous les journalistes, aux médias en règle générale. Après sa sortie ce week-end sur Pierre Moscovici, "un salopard qui pense dans la langue de la finance internationale", Jean-Luc Mélenchon a été interrogé sur son langage justement, parfois violent à l'égard du gouvernement. Qui fait la Une de "Libération" ce matin.
"A quoi ça sert les invectives en politique ?", lui demande l'anchorman de la radio publique. "Vous avez quelque chose à me reprocher ? C'est à la Une de Libé. Ah les pauvres petits biquets, Libé qui tous les jours sort des vannes à deux balles sur tous les sujets, qui a fait un titre contre Sarkozy spécialement injurieux, maintenant Libé a le cuir sensible de la société convenue...", répond-il, visiblement agacé. Patrick Cohen rappelle les reproches qui lui ont été faits après sa sortie sur le ministre de l'économie.
Mais pour le leader du Front de Gauche, ses invectives "n'ont rien à voir" avec les déclarations de Martine Billard, qui "ne veut pas laisser le Front National être le seul à parler fort". "Avec les gens comme vous, on allait au bûcher au Moyen-Âge ! Vous rapprochez des choses qui n'ont aucun rapport", lance-t-il. "Ca a rapport avec quoi alors ?", tente Cohen. "Je n'en sais rien, c'est vous qui faites cette interview à la noix ! Ce n'est pas à moi de suivre le fil de ce que vous racontez", rétorque Melenchon.
Le "climat de violence verbale", Jean-Luc Mélenchon l'assume. "Il y a quinze jours, vous êtiez tous rassemblés autour de la momie d'Hessel, en train d'agiter vos palmes ! Mais il faut s'indigner dans le langage de la bonne société, il faut dire 'prout prout', il faut parler gentiment. Ce n'est pas comme ça que s'exprime la colère du peuple ! Les gens en ont par-dessus la tête, ils ont besoin d'avoir des dirigeants qui parlent dru et cru, qui disent les choses comme elles sont", s'est-il justifié. Si vous avez raté ce moment, puremedias.com vous le propose en intégralité.