

Plus de 10..000 victimes et pas un seul cadavre à l'écran. Depuis le début de la catastrophe, des heures et des heures d'images tournent en boucle sur les télés du monde : vidéos apocalyptiques du tsunami, immeubles sous les secousses, peuple errant cherchant où se réfugier, décombres. Mais pas un mort à l'écran, dans les pages des journaux, sur Internet. Une censure du gouvernement japonais ? Une forme de pudeur, plutôt. Mais depuis hier, les images des premiers corps sans vie tournées par les télés nationales et étrangères ont été diffusées par de nombreuses chaînes de télévision. Des corps souvent alignés, retrouvés par les équipes de recherche sur place.
Les médias n'ont eu de cesse, depuis le début de la catastrophe survenue au Japon, de souligner la dignité d'un peuple dans l'effroi. Un peuple qui n'a jamais cédé à la panique. Alors que le tremblement de terre en Haïti avait ému le monde entier par ses cadavres entassés dans des fosses, le Japon a longtemps caché ses morts. C'est dans la culture japonaise, un peuple pudique. « Là-bas, les images des cadavres en Haïti n’ont pas été montrées par exemple. Même lors du tremblement de terre à Sumatra, on ne voyait pas de cadavres à la télévision japonaise » a expliqué une journaliste japonaise à nos confrères de 20minutes.fr. Mais l'ampleur de la catastrophe ne permet plus aujourd'hui de cacher l'horreur : le Japon cherche ses survivants et compte ses victimes sous l'oeil des caméras.