puremedias.com au rythme de Moscou. A l'occasion de la Coupe du monde de football, qui se déroulera en Russie du 14 juin au 15 juillet, les personnalités de l'univers du ballon rond se confient pendant un mois pour parler du mythique tournoi de football et de leur actualité à la télévision ou à la radio. Ainsi, Jean-Baptiste Boursier, présentateur de "Grand angle" sur BFMTV, qui sera aux commandes de "BFM Foot" pendant la compétition, a répondu à notre sollicitation.
Propos recueillis par Florian Guadalupe. Entretien réalisé le 16 avril 2018.
puremedias.com : Quel est votre meilleur souvenir d'une Coupe du monde ?
Jean-Baptiste Boursier : Ce n'est pas original. Mais c'est la victoire de la France contre le Brésil, 3-0, le 12 juillet 1998. Je jouais beaucoup au foot à l'époque. Je regardais le match dans un petit village à la campagne, près de Bordeaux, avec des amis, sur un écran géant. Il y avait un genre d'atmosphère complètement folle, festive. C'était à peine croyable. On était vraiment en train de le faire et on l'a fait.
"Ronaldo et Messi ne font pas le même sport que les autres"
Quel est votre plus mauvais souvenir ?
C'est compliqué à dire. Je pense que c'était l'espèce de cirque insupportable à Knysna en 2010. Les Bleus qui refusent de descendre du bus. C'était la honte. La honte qu'on a ressentie de la part de ces joueurs ultra gâtés et qui faisaient leur espèce de mini putsch, en direct, à la télé. Je n'en garde pas un excellent souvenir.
Quel joueur a marqué ce début de siècle ?
Ce sont Cristiano Ronaldo et Messi ! On ne peut pas les dissocier l'un de l'autre, même s'ils sont en compétition. Ils ne font pas le même sport que les autres. Ils vont dix fois plus vite que les autres à une époque où le football va tellement plus vite. Ce qu'ils réussissent à faire à chaque rencontre... Je ne sais pas si les gens se rendent compte de la prouesse technique et physique. C'est hors du commun.
Qui sera la surprise de cette Coupe du monde en Russie ?
La France ! On ne fait pas une phase préparatoire la plus optimale possible. Il y a beaucoup d'espoir, mais pas encore de concrétisation de ces espoirs. C'est une équipe qui va être assez jeune. On n'est pas favoris. On est outsider. J'espère et je pense qu'on va être la surprise.
La France peut-elle aller jusqu'au bout ?
Ce qui est une caractéristique d'une équipe jeune, c'est que tout est possible dans tous les sens. J'espère que ce sera dans le bon sens. Si vous regardez l'âge moyen des joueurs qui ont gagné la Coupe du monde en 1998, l'équipe était assez âgée. Beaucoup de joueurs avaient autour de 31 ans. Là, l'équipe sera très jeune, avec beaucoup de talents, sans doute plus qu'en 1998. Mais avec une équipe jeune, ça peut être un crash, comme une surprise. Pourquoi pas aller jusqu'au bout !
"On va revenir sur les enjeux de chaque rencontre, noter les joueurs, réfléchir ensemble à ce qui a été bon et pas bon"
Comment abordez-vous cette Coupe du monde sur l'antenne de BFMTV ?
Avec beaucoup d'envie, de plaisir et une équipe de consultants exceptionnelle. Objectivement, c'est la plus belle affiche de France. Il y a des champions du monde, des internationaux. Ce sont des gens qui sont rompus à l'antenne, parce qu'ils travaillent déjà sur RMC, sur BFMTV et sur les chaînes sport. Ce ne sont pas des gens qui sont intimidés face à la caméra. Ce sont des gens qui ont un franc-parler, qui ont de l'énergie et qui ont de la personnalité. Ce sera un super mois de compétition.
Quel sera votre rôle dans le dispositif de BFMTV ?
Je vais incarner tous les débriefs de match. On va se retrouver quatre fois lors des journées avec des matchs de l'équipe de France et une fois à la mi-temps des matchs lors de toutes les rencontres principales. Je vais vraiment incarner cette Coupe du monde à travers cette émission qui s'appelle "BFM Foot". Je ne vais faire que ça du 14 juin au 15 juillet, j'espère avec les Bleus jusqu'au bout. On va revenir sur les enjeux de chaque rencontre, noter les joueurs, réfléchir ensemble à ce qui a été bon et pas bon. On aura un oeil particulier sur l'actualité des Bleus.
"Ca n'aurait pas été une plus-value d'être en Russie"
Vous n'avez pas peur de gérer tous ces forts caractères de la Dream Team RMC ?
Non, au contraire, c'est un bonheur. On se connait pas mal. C'est mon deuxième mondial. J'étais à Rio, il y a quatre ans. J'ai fait l'Euro il y a deux ans. Puis, "BFM Foot" existe maintenant depuis un moment. On fait ça pour les grosses affiches, notamment pour la Ligue des champions. Je trouve que c'est une chance d'avoir des gens qui ont du caractère. Ca permet de se singulariser par rapport à d'autres émissions, qui sont plus plates et moins tranchées en termes d'opinions. Puis, on a de l'humeur, beaucoup de bonne humeur.
En 2014, vous étiez à Rio pour suivre la Coupe du monde au Brésil. Pourquoi n'êtes-vous pas en Russie à Saint-Petersbourg ou Moscou cette année ?
Parce qu'il fallait faire un choix ! Moscou ou Saint-Petersbourg ? Puis, le plus objectivement du monde et en toute transparence, on sera plus fort en restant là. On sera plus réactif, plus pertinent. Toute l'équipe est ici. Il y a déjà une équipe sur le terrain déployée qui sera très importante. Ca n'aurait pas été une plus-value d'être là-bas.
"Si le documentaire sur François Fillon n'avait pas été bon, on aurait pu diffuser tous les extraits que l'on voulait, ça n'aurait pas fonctionné le soir"
Quel bilan tirez-vous de cette année aux commandes de "Grand angle", l'année ayant été moins riche en politique que l'année précédente ?
C'est du bonheur, du plaisir. Je termine cette saison avec beaucoup d'envie et d'énergie. Pas mal de choses se sont passées pour moi.
Comment expliquez-vous l'intérêt du public pour les émissions de débat et de décryptage ?
C'est bon signe. Ca veut dire que les gens ont envie d'avoir du décryptage et d'avoir des avis éclairés sur l'actualité. Le public veut avoir un peu de recul.
Votre émission a beaucoup évolué cette saison, avec notamment la diffusion d'un grand reportage sur François Fillon, qui a bien fonctionné. Quelles ont été les raisons de son succès ?
Objectivement, la qualité du documentaire. Il a été unanimement salué. Je pense que c'est mérité. Les interlocuteurs étaient bons, les interviews étaient très bonnes, les images étaient soignées, le récit était fort. Il y avait des choses inédites. Ca a vraiment été un travail de fond très important. C'est pour ça que ça a fonctionné. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a eu la même énergie, le même travail, la même exigence sur le deuxième documentaire consacré à Emmanuel Macron diffusé fin avril.
Il y a aussi cette chance d'avoir une dynamique de chaîne d'informations en continu, avec une diffusion d'extraits du documentaire toute la journée.
C'est sûr. Après, je pense que si le documentaire n'avait pas été bon, on aurait pu diffuser tous les extraits qu'on voulait toute la journée, ça n'aurait pas fonctionné le soir.
"Je discute avec le groupe NextRadioTV et je discute avec d'autres diffuseurs"
Vous avez annoncé il y a quelques semaines que vous quittiez BFMTV à l'issue de la Coupe du monde. Pourquoi ce choix ?
Parce que ça fait bientôt dix ans que je fais de l'information en continu et que j'ai envie de faire autre chose.
Est-ce qu'il n'y a pas aussi un peu d'usure de l'info en continu ?
Non, ça n'a rien à voir avec l'usure. C'est juste l'envie à titre personnel de vivre d'autres aventures.
Vers quoi souhaitez-vous vous orienter ?
Plutôt du talk-show.
Et ce serait toujours dans le groupe NextRadioTV ?
Ca fait partie des possibilités et des discussions qui sont en cours.
Ce talk-show pourrait pencher vers du football ? Les chaînes du groupe NextRadioTV disposeront dès août des droits des championnats européens, ce serait une opportunité.
Je discute avec le groupe, je discute avec d'autres diffuseurs. L'objectif pour moi avant toute chose - l'objet de notre interview -, c'est de terminer cette saison à fond avec le mondial qui va être incroyable.
Vous avez aussi votre société de production Huit Deux. Qu'allez-vous produire avec elle ?
Cela fait partie des discussions que l'on a. Ce qui est sûr, c'est que l'ADN de cette société de production, c'est le talk-show, qui est lié à mon profil et à celui de mon associé Alexandre Perez. Il fait ça depuis une vingtaine d'années maintenant.