Ils n'ont pas aimé, mais ils ont regardé ! Hier soir, France 2 a proposé en prime time une soirée politique, emmenée en direct par Julian Bugier, baptisée "#EtAprès", et consacrée aux conséquences de la crise sanitaire sur les pays européens. De nombreuses personnalités sont intervenues telles qu'Ursula Von Der Leyen, présidente de la Commission européenne, Matteo Renzi, ancien président du Conseil italien, Emmanuel Faber, PDG de Danone, Louis Gallois, président du conseil de surveillance de PSA et Esther Duflo, prix Nobel d'économie. Une soirée qui n'a pas passionné les téléspectateurs puisqu'ils étaient hier soir seulement 1,28 million de personnes devant France 2, soit 5,4% du public, selon Médiamétrie.
Si "#EtAprès" n'a pas été un franc succès d'audience, l'émission politique a été très suivie par les membres de la France insoumise qui ont inondé Twitter de critiques envers la soirée spéciale. "Honteuse émission de pure propagande sur France 2. Aucun opposant n'a la parole", a écrit le chef de file du mouvement Jean-Luc Mélenchon. Et d'ajouter : "En regardant France 2 ce soir, vous vous rendriez complice d'une émission de propagande sans droit à la parole pour un seul opposant. L'Europe allemande, les agriculteurs, les PME allemandes, bla bla bla. Seule l'Allemagne de Merkel a la parole. Honteux !".
Sur Twitter, la députée Danièle Obono a dénoncé une "grande émission de propagande gouvernementale en temps de pandémie" et a estimé que France Télévisions avait "jeté à la poubelle ses dernières onces de déontologie et de sens du service public pour se mettre au service de la Macronie". Par ailleurs, la délégation France insoumise du Parlement européen a publié un communiqué à l'issue de la soirée de France 2, dans lequel elle précise avoir "déjà adressé un courrier au CSA il y a quelques jours pour lui demander d'agir face au confinement de la parole politique de l'opposition". "Nous réitérons aujourd'hui cette demande. Il est temps que des recommandations précises soient envoyées pour faire respecter la pluralité politique et que des sanctions soient prises si celles-ci ne sont pas suivies d'effet", a conclu le mouvement.