Les critiques pleuvent quant au dispositif olympique de France Télévisions. La qualité des images des épreuves de ces Jeux de Sotchi, dont la captation et la réalisation sont assurées directement par le CIO, ne sont pas en cause. L'ampleur des retransmissions non plus. Le problème vient des commentaires égrenés au fil des jours par les journalistes et les consultants embauchés par le service public. Les remarques grossières de Philippe Candeloro, qui a déclaré lors d'une épreuve de patinage artistique "je connais un anaconda qui serait bien allé embêter cette Cléopâtre canadienne", ont provoqué la consternation.
Même le vétéran Pierre Fulla, ex-figure de France Télévisions, est saoulé. L'ancien commentateur sportif des JO de Nagano n'a pas hésité à faire part de son exaspération. "Je pourrais porter plainte auprès de France Télévisions pour pollution sonore", a-t-il lancé jeudi sur la chaîne spécialisée Sport365. Il s'en est précisément pris à Nelson Monfort. "Il profite du patinage pour en faire un numéro personnel. Je trouve ça indécent et ça agace les téléspectateurs", a-t-il lâché, jugeant son confrère "un peu superficiel et pas très professionnel". "Je ne suis pas le seul, le site de France Télévisions doit être saturé de protestations parce que les commentateurs prennent la place de l'événement", a-t-il conclu.
Malgré les vives critiques exprimées sur Twitter ou dans les journaux, la chaîne ne s'alarme pas. "Comme à chaque grande manifestation sportive, je reçois beaucoup de messages. Parmi l'ensemble des programmes, c'est toujours le sport qui suscite le plus de réactions. Mais depuis l'ouverture de ces JO, nous sommes dans la moyenne, nous ne recevons pas plus ou pas moins de messages que lors de précédentes compétitions", a certifié Gora Patel, le médiateur des programmes du service public, à nos confrères d'Europe1.fr.
Le médiateur assure faire remonter aux intéressés une "synthèse des messages reçus" mais confie recevoir également des messages de félicitations. "Tout cela reste quand même très subjectif. Et 15 heures de retransmission par jour, c'est long, ce n'est pas comme un match de foot. Les dérapages sont susceptibles d'arriver plus souvent", se défend-il. Le groupe se rassure en notant quotidiennement les bonnes audiences réalisées par ses 15 heures d'antenne quotidiennes. Hier encore, vendredi 14 février, grâce aux retransmissions olympiques, France 2 a réalisé une part d'audience de 17,9% sur l'ensemble de la journée. Un score très largement supérieur à la moyenne annuelle de la chaîne en 2013 (14%).