Jonathan Lambert est de retour à la télévision. Après avoir fait pendant plusieurs années les beaux jours de "On n'est pas couché" sur France 2, le comédien et humoriste est de retour dans la série évènement de M6 baptisée "Péplum". Dans cette dernière, il incarnera Maximus, le chef infantile et tyrannique d'un empire romain sur le point de sombrer. Seul Bravus (Pascal Demolon), un ancien esclave affranchi devenu son bras droit pour lui avoir sauvé la vie, tente d'éviter le pire.
Produit notamment par Alain Kappauf ("Caméra Café", "Kaamelott") et Thierry Ardisson, cette nouvelle fiction comique sera diffusée en trois soirées de prime time. Elle verra notamment apparaître de nombreux guests comme Franck Dubosc, François Berléand, Kad et Olivier, Bruno Solo ou encore Michèle Laroque. A quelques heures du lancement de "Peplum", puremedias.com a posé quelques questions à Jonathan Lambert.
Propos recueillis par Benjamin Meffre
puremedias.com : Qu'est-ce qui vous a convaincu de vous joindre à ce projet un peu fou d'une série comique à l'époque de l'empire romain ?
Jonathan Lambert : La sandale et la toge... (rires). Non, pour être honnête, ce qui m'a séduit, ce sont les textes ! J'ai trouvé ça très brillamment écrit, très drôle. Quand je lisais le script, j'avais de vrais rires sonores. C'est assez rare ! Et puis j'avais envie de refaire de la fiction à la télé mais dans quelque chose qui me ressemble. Il y avait donc une sorte de concours de plein de choses qui ont fait que pour moi, c'était génial de faire partie de ce projet. Et puis, quand on est gamin, on est biberonné aux péplums. Dans une vie de comédien, c'est assez génial de jouer dans l'un d'eux.
Le fait que ça soit une série d'époque a-t-il joué dans votre décision, vous qu'on sait particulièrement attiré par les déguisements ?
Ce n'est pas le truc qui m'a décidé. Je ne vais pas en faire une obligation. Heureusement, je peux m'habiller aussi en jean. Ça m'arrive (rires). Non, plus sérieusement, j'ai senti qu'il y avait une vraie ambition de la chaîne et de la production de dire "Voilà, on va faire un truc qui a de la gueule". C'est-à-dire qu'on va prendre des décors de dingue, des costumes de dingue. On verra ce que ça donne du côté des audiences mais on ne se fout pas de la gueule du public en tous les cas. C'est assez rare de mettre la barre à ce niveau-là.
Dès qu'on parle de série d'époque comique, on pense immédiatement à "Kaamelott", un des succès de M6. Cette série a-t-elle été une source d'inspiration pour vous ?
Honnêtement, non. Déjà, la comparaison est agréable puisque c'est une série qui a fonctionné à la fois auprès de la critique et qui a été un succès d'audience. C'était donc indiscutablement une série de qualité. Je pense que la comparaison, on peut la faire parce que "Kaamelott" était aussi une série ambitieuse avec des décors, des costumes. La filiation entre elle et "Peplum" est plus évidente qu'avec une série policière. Mais "Kaamelott" a une identité et une musique qui lui appartiennent. Nous, on n'est pas exactement dans les mêmes codes. On est dans un univers différent, dans un humour différent. On est sur des enjeux de personnages, sur des problématiques différentes, des psychologies différentes. Après, on peut toujours trouver des points communs.
Avez-vous eu un droit de regard sur le scénario de la série ?
Non. La série a fait l'objet d'un travail très structuré avec un showrunner, un panel d'auteurs, un réalisateur (Philippe Lefebvre, ndlr) très impliqué dans le projet, une prod aguerrie à ce genre de programme et qui a apporté son expérience. J'ai fait totalement confiance et j'aurais même eu peur de dénaturer ce que j'avais lu et ce qui m'avait plu en essayant d'y apporter ma patte.
En général, les séries comiques de M6 sont d'abord des formats courts adaptés ensuite en prime évènementiel... Est-ce que vous allez prendre le chemin inverse ?
Ah ça, je ne sais pas. J'aimerais déjà connaître le résultat d'audience de cette première diffusion. Moi, j'aime bien cette idée de faire des soirées. Je trouve que les épisodes se nourrissent les uns des autres même s'il n'y a pas de suite entre eux.
Justement, est-ce que "Peplum" n'aurait pas dû être un format court puisque la série repose beaucoup sur une logique de sketchs, de comique de situtation. On a un peu du mal à voir le fil rouge parfois...
Je ne pense pas. Ça aurait été compliqué si on avait eu deux mois de diffusion. Là, on a trois soirées de prime et je trouve que ce format a une certaine cohérence. On a un fil rouge qui est le thème abordé : la chute de l'empire romain avec un empereur dépassé et tout ce que cela implique.
Seriez-vous prêt à tourner de nouveaux épisodes si on vous le demandait ?
Ah oui, bien sûr. D'abord, les costumes ne sont pas élimés. Tout ça a été fait sur mesure (rires). Non, plus sérieusement, c'est vraiment génial à faire. C'est un peu comme quand on est gamin et qu'on va à l'anniversaire d'un copain. On "joue aux Romains". C'est très regressif comme exercice.
Vos performances dans "On n'est pas couché" ne vous manque pas ?
Si, ça me manque et c'est bien. C'est pour ça que j'ai arrêté. C'est pour que ça me manque et que ça reste un bon souvenir.
Vous étiez lassé ?
Non, mais j'avais peur de m'installer dans un confort. J'avais fait plus de 150 personnages : des femmes, des vieux, des martiens, des infirmes... Je me suis dit "Je veux que ça reste un bon souvenir. Je sais que ça le restera parce que ça ne sera pas l'année de trop". Après, on se lasse, on lasse le public et c'est déjà trop tard. Je ne voulais pas arriver à ce moment-là. Et c'était compliqué parce qu'en même temps ça m'apportait de la visibilité et je gagnais bien ma vie. J'avais aussi une totale liberté, je faisais ce que je voulais. Mais pour que ça reste génial, je me suis dit "Arrêtons au moment où ça me plaît encore". Je suis plutôt gâté car tous les trucs que j'ai faits en télé, ce sont des choses que j'aimais faire. Je n'ai jamais fait des trucs en me disant "Je vais montrer ma gueule, je vais me faire un peu de blé". Ca résulte d'ailleurs de choix que j'ai faits.
Quitte parfois à être moins exposé...
Oui, c'est vrai. Je n'étais parfois qu'à la radio ou sur des chaînes plus confidentielles mais je faisais ce dont j'avais envie. Et aujourd'hui, je vais là sur "Peplum" parce que je l'ai voulu. Il y a une filiation entre ce que les gens ont pu voir de moi, mes personnages et cette série. Je n'ai pas l'impression de me trahir donc je suis très heureux.
Quand on regarde votre biographie, vous avez vraiment touché à quasiment tout... !
Moi, j'adore ça. J'espère pouvoir continuer à faire des trucs à la télé, au cinéma, à la radio, sur scène, au théatre, en one man... Je pense aussi à des trucs pour le net... A partir du moment où on reste soi et on fait ce qu'on aime... A aucun moment je n'ai l'impression de faire des trucs différents. C'est mon monde, mon univers. Tout ça, ça me ressemble. Je suis bien là-dedans.