Kev Adams lance son festival d'humour : "Sans TF1, il n'y aura pas de 2e édition de 'L'Humour à la plage'"

Un rêve d'enfant. Ce vendredi 23 août 2024, dès 21h10, TF1 diffuse "L'Humour à la plage", un prime-time d'humour imaginé par Kev Adams. Du 3 au 5 juillet dernier, dans la station balnéaire de Juan-les-Pins, le juré star de "Mask Singer" réunissait une vingtaine de camarades humoristes (Franck Dubosc, Nawell Madani, Jarry, Booder, Chantal Ladesou, Hakim Jemili, Laurie Péret, David Voinson, Ilyes Djadel, Mado La Niçoise, Thomas Deseur, Philippe Caverivière, Caroline Vigneaux, Jérémy Nadeau et Samuel Bambi) pour un gala exceptionnel devant plus de 5.000 personnes. En marge du show, il s'est confié à Puremédias sur ce nouveau défi dans sa carrière. Interview.

Propos recueillis par Benjamin Rabier

Puremédias : Lancer un festival d'humour en 2024, c'est facile quand on s'appelle Kev Adams ?
Kev Adams : Oh non. Ça a été une bagarre à plein d'endroits de créer ce festival. TF1 a mis du temps à se laisser convaincre, il a fallu discuter avec la ville, la région... Ça a été un sacré barnum à organiser. Ça ne s'est pas fait comme ça, mais le résultat me fait oublier toutes les galères.

D'ailleurs, la première édition devait avoir lieu en 2023 mais vous avez préféré l'annuler...
On n'était pas prêt. Ça aurait été prématuré, je suis content d'avoir attendu un an quand je vois le résultat aujourd'hui. Les timings étaient trop serrés, c'était trop tendu. On aurait pu le faire l'année dernière mais il n'y aurait pas eu de Masterclass (lieu où les personnalités partageaient leur expérience avec le public), de Fridge Comedy Club (une scène de stand-uppers), de statues de sable dans la ville... On aurait juste mis en place la captation télévisée pour TF1. Même si au final, le grand public ne retiendra que l'émission de télévision, je ne voulais pas qu'il n'y ait que ça. Je voulais faire un vrai festival, avec ses à-côtés. Mon rêve, ça serait qu'il devienne annuel mais on n'a aucune certitude, on sera évidemment sujet aux audiences.

Quand on parle de festival d'humour, on pense tout de suite au "Marrakech du rire". Est-ce que c'était votre modèle ?
Bien sûr. On avait évidemment le schéma du "Marrakech du rire" en tête. C'est pour moi le festival d'humour le plus réussi de ces dernières années. Tout le monde connaît cette marque, en parle et aime retrouver cette soirée chaque année.

Comment avez-vous composé le casting d'humoristes qui vous accompagnent sur scène ?
Je voulais un casting très éclectique, que tous les types d'humour soient représentés, que toutes les générations soient mélangées. Une de mes plus grandes fiertés, c'est que dans la salle il y avait de tout : des parents, des enfants et des grands-parents. Je trouve que ça crée une magie : tout à coup on rit ensemble, avec différents styles d'humour. Ça participe grandement à la magie de ce spectacle.

Est-ce qu'il y avait une volonté de votre part de mettre en lumière certains humoristes moins connus du grand public comme Thomas Deseur et Jérémy Nadeau?
Honnêtement, je n'ai pas du tout pensé à la notoriété des artistes. J'ai voulu m'entourer de gens qui me font rire, qui étaient dans de bonnes vibes. Par exemple, Franck Dubosc a dit oui immédiatement avant même de savoir ce qu'il allait jouer. Quand on fait une première année, je pense qu'on a besoin de s'entourer de gens qu'on aime et en qui on a confiance. Je voulais créer la meilleure troupe possible pour offrir le même spectacle.

Artistiquement, comment avez-vous construit ce gala ?
On a demandé à chaque artiste de proposer un sketch de 5 minutes. Pas plus. On leur a laissé carte blanche sur le choix de leur passage. J'avais confiance à 100% en leur décision. On a la chance d'avoir des humoristes de talent, de haut niveau, donc je leur faisais entièrement confiance. Je leur ai juste dit à chacun "Fais ce que tu sais faire de mieux". Ça fait 2 ans et demi qu'on imagine et qu'on prépare ce show. Comme on devait faire une première édition l'année dernière, ça nous a permis de le peaufiner jusqu'à la dernière minute. On a réfléchi le spectacle de la manière suivante, on fait 2 passages solo, 1 passage à plusieurs, 2 passages solo... On a réussi à faire rentrer 25 séquences en 2h40, je trouve que c'est plutôt cool.

TF1 va diffuser les 2h40 du spectacle ?
Pour la télévision, on va ajuster chaque passage. C'est toujours le cas, pour n'importe quel show. Dans un premier temps, et ça me semble être la moindre des choses, on va envoyer chaque passage à chaque artiste qui a participé au gala. On va leur demander s'ils sont contents de leur prestation, du montage, etc... Ensuite, on va optimiser au maximum les séquences, gommer les blancs, les moments de flottement pour que la diffusion télé soit la plus fluide possible.

Vous intervenez évidemment souvent. Comment avez-vous travaillé avec les autres humoristes sur les sketchs que vous avez créés spécialement pour "L'humour à la plage" ?
Dans un premier temps, j'ai écrit des sketchs, des duos, des trios inédits spécialement pour le Festival. Puis on a retravaillé avec les humoristes concernés les sketchs que l'on partage sur scène. Ça a été beaucoup de travail, ça a été dur, des ajustements de textes jusqu'à la dernière minute. On a tourné deux soirs de suite pour garder le meilleur pour le prime de TF1. Par exemple, après le premier gala, j'ai re-répété avec Chantal (Ladesou) le lendemain matin notre sketch à deux car on n'était pas forcément convaincus par notre prestation de la veille.

Y aura-t-il à l'antenne des séquences ampexées ?
Non, il y a une vraie volonté de ne faire que du live. La seule chose qu'on a enregistrée en amont, c'est les lancements pub car je déteste faire ça. Je trouve que ça donne un aspect très télé et que ça sort du côté spectacle. D'ailleurs je n'y participe pas, c'est ma grand-mère et ses copines qui commentent le spectacle dans des transats.

Les audiences vont être décisives pour l'avenir du Festival. Pas trop stressé ?
J'essaie de ne pas trop y penser et de vivre le festival à fond, mais bien sûr que ça me va faire stresser... Les audiences, c'est une pression pour nous parce qu'il y a un vrai enjeu. Quand on s'expose à la télévision, même si cela peut paraître parfois injuste, on sait que les audiences sont décisives. Surtout que pour ce cas particulier, sans TF1, il n'y aura pas de 2e édition de "L'Humour à la plage". Ce serait impossible à mettre en place.

Avez-vous déjà des idées pour améliorer, faire grandir le festival pour une 2e édition ?
Proposer plus d'événements aux gens, l'étaler sur plus de trois jours... Il y a plein de manières de faire grandir l'événement. Ce festival a lieu à Juan-les-Pins, c'est un cadre hyper agréable pour nous. Pour aller aux Masterclass, au Fridge ou à la pinède, vous pouvez tout faire à pied. L'hôtel des artistes est au coeur de la ville. C'est un des rares festoches où vous pouvez tout faire à pied.

Durant le gala, votre complicité avec Chantal Ladesou saute aux yeux et le public en redemande. Comment l'expliquez-vous ?
C'est vrai que les gens aiment bien ce duo. Dès qu'on est ensemble, ça matche, je sens qu'il se passe quelque chose et on sent que ça plaît au public.

Vous retrouvera-t-on tous les deux dans la future saison de "Mask Singer" sur TF1 ?
Je n'en ai aucune idée. J'adore cette émission, je m'y éclate donc si je pouvais retrouver cette bonne vieille Chan-Chan, je serais ravi.