Que retenir de l'année médiatique écoulée ? Pour la sixième année, puremedias.com a proposé à plusieurs personnalités de revenir sur ces douze derniers mois, avec la désormais traditionnelle "Année médias vue par...". Au tour de Catherine Matausch, présentatrice des éditions nationales du 12/13 et du 19/20 le week-end sur France 3.
La personnalité médiatique de l'année ?
Le 23 mars 2018, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame donne sa vie pour sauver une otage, alors que deux otages viennent d'être tués. Et puis, Didier Deschamps, un patron proche de ses joueurs qui a su donner l'envie de gagner la Coupe du monde.
La personnalité politique de l'année ?
Une femme engagée, infatigable pour lutter contre les violences faites aux femmes, capable d'être au gouvernement et de jouer au théâtre "Les monologues du vagin". Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes.
Le coup médias de l'année ?
En direct sur France Inter dans la matinale de Nicolas Demorand et Léa Salamé, Nicolas Hulot annonce sa démission du gouvernement. Un moment suspendu quasi irréel. L'ambiance de l'interview est électrique. On perçoit alors toute la solitude de l'homme lorsqu'il dit "On a basculé dans la tragédie climatique", "Je ne veux plus me mentir".
Le mensonge médiatique de l'année ?
L'affaire Benalla qui semble ne jamais s'arrêter.
L'émission TV de l'année ?
Pour ma mère devenue addict, "Affaire conclue" sur France 2. Une émission qui éclaire ses fins d'après-midi.
L'émission radio de l'année ?
La matinale de RTL. Définitivement, j'aime le ton, la curiosité, la ténacité, la chaleur maîtrisée d'un Yves Calvi qui ne donne pas son avis à tout bout de champ.
La série de l'année ?
L'excellente série adaptée du premier roman de Nicolas Mathieu, Prix Goncourt 2018, "Aux animaux la guerre", avec Olivia Bonamy et Roschdy Zem sur France 3, qui trouve un écho avec l'actualité sociale. Une usine ferme. Une caricature un peu crue de la société mais proche du réel dans certaines villes de province. Sur Arte aussi, la passionnante série sur la famille, la religion, le doute : "Au nom du père", du créateur danois de "Borgen".
Le dérapage médias de l'année ?
Le viol conjugal minimisé en prime time à la télévision. À la question : "Charlotte ne supporte pas que son mec lui fasse l'amour la nuit quand elle dort", les chroniqueurs de "Touche pas à mon poste", excepté Gilles Verdez, se lâchent sous les ricanements de Cyril Hanouna.
Le flop TV/radio de l'année ?
Durer à la télé ou à la radio est compliqué, alors chut, je ne dirai rien. Par respect !
Le/la journaliste de l'année ?
En particulier pour 2018, j'ai envie de mettre à l'honneur les journalistes de terrain qui ont essuyé des insultes, voire plus, en couvrant le mouvement des gilets jaunes. Ça n'était pas arrivé depuis longtemps à une aussi grande échelle partout sur le territoire. La liberté d'informer reste un combat de tous les jours même en France.
L'animateur/animatrice de l'année ?
Anne-Elisabeth Lemoine. J'aime cette fille simple, cash, bienveillante qui n'est pas autocentrée, comme beaucoup dans le milieu. Toujours très agréable à suivre, cette équipe de "C à vous" sur France 5. Anne-Elisabeth vient d'une famille nombreuse, ça se voit tout de suite. Elle partage.
La personnalité médiatique qui marquera 2019 ?
L'ado suédoise avec ses couettes, Greta Thunberg, qui a fait la leçon aux dirigeants de la planète lors de la COP24, refera parler d'elle. Elle a compris l'urgence qu'il y a à lutter contre le réchauffement climatique. Ses convictions, son aplomb l'emmèneront loin... en 2078, elle aura 75 ans.