Il avait d'abord demandé à ses ministres de ne pas s'épancher dans les médias. Puis, face à sa baisse de popularité, François Hollande les a encouragés à mieux vendre les premières réformes sur les antennes. Sans succès, depuis la rentrée, la chute de l'exécutif se poursuit dans les sondages d'opinion, - 15 points selon le dernier baromètre BVA-Orange-France-Inter-L'Express. Aux grands maux, les grands remèdes. L'Élysée, lieu habituellement tenu très secret où se prennent les grandes décisions, ouvre ses portes aux journalistes. Une sorte de journée du patrimoine version embedded, pour montrer aux Français le président et ses équipes à l'oeuvre, au plus fort de la crise.
Ainsi, lundi soir, le JT de France 2, dont les équipes ont pu franchir les grilles du 55, rue du faubourg Saint-Honoré, a consacré un long reportage "exclusif", "au coeur du pouvoir". Pas moins de 8 minutes où les journalistes ont eu accès à tout, ou plutôt à ce qu'on acceptait de leur montrer : les discussions et réunions informelles avec Jean-Marc Ayrault, les apartés entre ministres, le début du conseil des ministres qui se tient à huis clos. Des séquences habituellement interdites, les caméras s'arrêtant toujours au perron de l'Élysée. Moins bling bling qu'un reportage photos dans Paris Match, le message est clair : il y a un pilote dans l'avion. Ce n'est pas la première fois qu'un Chef d'Etat fait rentrer dans son bureau une caméra de télévision. En décembre dernier, en pleine crise et juste avant le début de la campagne, Nicolas Sarkozy ouvrait ses portes aux équipes d'"Envoyé Spécial", aussi sur France 2.
Ce matin, comme dans un feuilleton, les lecteurs de Libération découvraient un autre acteur de la vie du palais, Emmanuel Macron, "le petit génie de l'Elysée". Le quotidien, qui a été reçu vendredi par le secrétaire adjoint de la présidence, lui accorde une double page. Assis par terre, grand sourire, 34 ans à peine, "le petit Macron" comme on le surnomme offre une image parfaitement moderne de l'exécutif. Les critiques sont rares, l'éloge en fil rouge. Ou comment montrer un président sachant s'entourer d'une jeune génération brillante. Une communication "normale" pour rassurer ceux qui doutent, et les 8% des électeurs d'Hollande qui regrettent déjà leur vote du 6 mai dernier.