La justice hongroise a tranché. En septembre 2015, Petra Laszlo avait été licenciée de la webTV hongroise N1TV pour des actes jugés "inacceptables" par son entreprise. Cette journaliste avait été envoyée en reportage à Röszke, une ville de la frontière serbo-hongroise par où les migrants tentaient d'entrer dans l'espace Schengen. Elle devait filmer les migrants qui essayaient de forcer un cordon de police chargé de les empêcher de pénétrer dans le territoire de cet état dirigé par le populiste Viktor Orbán. Mais la journaliste ne s'était pas contentée de filmer des images et de recueillir des témoignages : elle avait fait un croche-pied à un homme portant dans ses bras un enfant et donné un coup de pied à une jeune femme.
Hier, la Cour suprême de Hongrie a jugé la reporter pour ses actes violents qui avaient été filmés par les caméras de ses confrères. La justice a finalement décidé de relaxer Petra Laszlo "en l'absence d'infraction", précise un communiqué de la juridiction. Selon la Cour suprême, le tribunal et la Cour d'appel n'avaient pas condamné la journaliste pour le bon chef d'inculpation. Elle reconnait toutefois que la vidéaste avait donné deux coups de pied et tenté d'en infliger un troisième, même si elle considère que le contexte était celui d'un "assaut de plusieurs centaines de migrants fuyant l'intervention de la police".
Ainsi, selon la haute juridiction, les coups portés par la reporter, "bien que moralement incorrects et illicites", étaient "une perturbation, et non du vandalisme". C'est d'ailleurs cette dernière infraction qui avait été retenue contre Petra Laszlo par le tribunal et la Cour d'appel. A ce titre, les juridictions avaient prononcé en janvier 2017 une mise à l'épreuve de trois ans pour la journaliste. "La perturbation étant un délit mineur et prescrit, le processus pénal doit être annulé", termine le communiqué.