C'est ce qui s'appelle un droit de suite. Après avoir publié en octobre 2016, sur deux pleines pages, la liste des insultes proférées sur Twitter par Donald Trump depuis sa déclaration de candidature, le "New York Times" a récidivé ce lundi avec une nouvelle liste. Elle récapitule cette fois la liste des insultes et remarques désobligeantes lancées par l'homme d'affaires sur son compte Twitter depuis qu'il a été élu président des Etats-Unis, autrement dit depuis le 8 novembre 2016. Et cette fois encore, deux pages entières n'ont pas été de trop pour intégrer ce récapitulatif.
Parmi ses cibles favorites bien connues, les médias américains, qu'il qualifie dans leur écrasante majorité d'"ennemis du peuple américain". Présentée sous forme d'abécédaire, la double page débute d'ailleurs par ABC News, dont il traite les journalistes de "scénaristes", qu'il accuse de répandre de "fausses nouvelles" ("fake news") au même titre que NBC News, CBS News, ABC et CNN cités dans le même tweet. Pour lui, les responsables de NBC sont même devenus "hors de contrôle". Le "New York Times" a droit lui aussi à sa longue liste de reproches. Il est tour à tour accusé d'être l'"organe de communication du parti démocrate" ou d'écrire "histoires fausses sur histoires fausses" à son égard. "Ils ont été contre moi dès le début. Ils n'ont pas changé et ils ne changeront jamais", estime le président.
Côté télévision, les présentateurs de late-shows américains, avec leurs sketchs "répétitifs et pas drôles", sont qualifiés d'"anti-Trump", "de mèche" avec les Démocrates. Le président ne regarde jamais le présentateur de CNN, Don Lemon, qu'il assume d'avoir qualifié un jour d'"homme le plus bête de la télévision". A propos du présentateur de la matinale "Morning Joe" sur MSNBC, Joe Scarborough, Donald Trump déclare : "Il m'a appelé un jour pour me demander d'empêcher la parution d'un article dans le 'National Enquirer', j'ai dit non !", raconte-t-il à propos de celui qu'il surnomme "Joe le Fou". Le président dénonce les mauvais programmes de la chaîne sportive ESPN tout se gargarisant d'une désaffection "record" du public.
L'acteur Arnold Schwarzenegger, qui a pris sa suite à la présentation de l'émission "The New Celebrity Apprentice", avant de quitter son poste après seulement quelques mois en rejetant la faute sur Donald Trump, a provoqué la fureur du principal intéressé : "Il a fait un très mauvais travail en tant que Gouverneur de Californie et a réussi à faire encore pire dans 'The Apprentice'". Et Donald Trump d'ajouter : "Il a été viré à cause de ses mauvaises (et pathétiques) audiences. Pas à cause de moi".
Dans le même ordre d'idées, Donald Trump se permet même de donner des conseils à sa meilleure ennemie, candidate malheureuse face à lui en 2016, Hillary Clinton. "Hillary, reprends ta vie normale et retente ta chance dans trois ans", écrit-il à celle qu'il qualifie de "plus mauvaise (et plus grande) perdante de tous les temps". Le livre "Fire and Fury", consacré à sa présidence et qu'il a tenté de faire interdire, est selon lui un ramassis de "mensonges, fausses déclarations et de sources qui n'existent pas". Enfin, pour le président, Facebook a "toujours été anti-Trump".
Outre cette parution sur papier, le "New York Times" propose une liste récapitulative, mise à jour régulièrement, de l'ensemble des attaques émises par Donald Trump sur Twitter depuis qu'il s'était déclaré candidat au poste suprême en juin 2015. Le dernier décompte fait état de 426 insultes prononcées en 32 mois. Une liste appelée à s'allonger, le mandat actuel de Donald Trump courant jusqu'au début de l'année 2021.