Un comportement indésirable. Andrew Kreisberg, le producteur exécutif de séries telles que "Flash", "Supergirl" ou "Arrow", a été suspendu par Warner Bros, après avoir été accusé de harcèlement sexuel - des faits dont le principal intéressé se défend -, selon "Variety". Par ailleurs, une enquête interne a été lancée, suite aux exemples pour le moins édifiants cités tout au long de l'article fouillé de "Variety".
Le magazine américain a pu interroger 19 personnes différentes - 15 femmes et 4 hommes - qui ont travaillé avec Andrew Kreisberg. Et tous sont en mesure de citer de nombreux cas précis. Ils ont préféré se taire jusqu'à présent, par peur de représailles sur le plan professionnel. Andrew Kreisberg aurait abusé de sa position pour laisser libre court à des pulsions sexuelles. Le problème aurait même empiré quand il a été nommé producteur exécutif de plusieurs séries. "Le pouvoir lui est monté à la tête", affirme une scénariste.
Concrètement, Kreisberg serait quelqu'un de très tactile. Il aurait pris l'habitude de toucher les gens sans leur permission, demandant des massages à des femmes de son équipe, en embrassant même d'autres sans leur permission. Nombre de collaboratrices quittaient la pièce dès qu'elles le voyaient arriver, tant l'environnement créé par Kreisberg était "toxique" selon un des termes employés. "Il fait peur aux gens", ajoute une employée. "C'était un environnement de travail où chaque femme - assistante, scénariste, responsable, directrice - était jugée sur son physique, pas sur son travail", selon un scénariste.
Le showrunner assure être toujours resté professionnel. Ses actes seraient dénués de tout caractère sexuel. "Comme beaucoup de monde, j'ai pris dans mes bras ou j'ai embrassé sur la joue des gens, sans arrière pensée sexuelle", a-t-il expliqué au magazine américain. Il réfute les gestes inappropriés et les massages. Un employé se souvient de la fois où Kriesberg l'a appelé tout sourire dans son bureau lui montrer la vidéo seins nus d'une femme qui devait venir pour un casting. Le producteur se souvient bien de cette scène, mais explique qu'il était tombé par hasard sur cette vidéo en faisant des recherches sur cette actrice sur internet. "Ce n'était pas une vidéo X", assure-t-il.
Les hommes, même s'ils sont moins nombreux, n'étaient pas épargnés par cette atmosphère graveleuse. Un d'eux se souvient du jour où il était penché sur le bureau d'une collègue pour lui parler. Quand soudain, Kreisberg aurait surgi, mis ses mains sur le postérieur de son collègue masculin et commencé à mimer un acte sexuel en disant : "puisque tu le proposes...". Un épisode que nie l'auteur présumé des faits. Il aurait également agi de la sorte sur une photocopieuse, en présence de deux collaboratrices. Une autre fois, Kreisberg aurait demandé à une employée de s'allonger sur le sol de son bureau, avant de se mettre sur elle et de lui demander de faire semblant de l'étrangler. Il aurait justifié cette scène par un processus créatif.
Selon une source, les supérieurs hiérarchiques du producteur étaient au courant de son comportement. Une productrice haut placée a tenté de briser la loi du silence l'an dernier, en alertant Berlanti Productions, la société qui supervise toutes les séries sur lesquelles travaille Kreisberg. "Il n'y a eu aucune réponse. Rien ne s'est passé, rien n'a changé", regrette-t-elle. La société nie avoir été informée du problème à l'époque. Difficile de prétendre le contraire désormais.