Le siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo a été attaqué au cocktail molotov la nuit dernière, dans le 20ème arrondissement de Paris, annonce la station Europe 1. Dans le même temps, le site web du journal a également été piraté pour afficher un message dénonçant l'utilisation de l'image du prophète Mahomet par Charlie Hebdo.
Cela intervient alors que l'hebdo sort un numéro spécial exceptionnellement baptisé Charia Hebdo en référence notamment à la victoire des islamistes aux élections en Tunisie. "S'il y a des sujets interdits à traiter en France, il va falloir qu'on nous le dise. On va essayer de trouver en urgence des locaux et du matériel pour sortir Charlie Hebdo la semaine prochaine" a immédiatement réagi Charb, à la tête de l'hebdo, interrogé sur i-Télé.
"Ce qui nous a fait réagir, c'est ce qui s'est passé en Tunisie et en Libye, où on a vu réapparaître la charia. On nous a dit que ce n'était pas si grave que ça. On s'est dit qu'on allait faire Charia Hebdo" s'était expliqué Riss, le directeur de la rédaction du journal, mardi sur Europe 1.
En 2006, l'hebdomadaire avait déjà été la cible de menaces après avoir décidé de publier des caricatures de Mahomet dans ses colonnes, ce qu'avait condamné à l'époque Jacques Chirac alors président de la République.
Un climat de tension qui ne poussera pas Charlie Hebdo à lever le pied : "Non, on ne regrette pas, on fait un journal comme chaque semaine. Quand on traite de Nicolas Sarkozy, personne ne le dit parce que c'est notre métier d'aller trop loin. Il y a un traitement particulier qui doit être réservé à l'Islam et ce n'est pas normal du tout ! Les musulmans radicaux en France représentent peu de gens, en plus on a à faire à une minorité qui croit parler au nom de l'islam mais c'est surtout au nom de la connerie !" a expliqué Charb sur i-Télé.