Les 10 (bons et mauvais) coups médias de 2011

Si vous étiez absent des ondes en 2011, voici les 10 coups médias de l'année sélectionnés par la rédaction de puremedias.com. Si d'autres vous ont marqué, n'hésitez pas à les partager avec tous les lecteurs dans les commentaires.

Le rachat par Canal+ de Direct 8 et Direct Star

A la surprise générale, Canal+ a annoncé début septembre son intention de s'offrir deux chaînes de la TNT appartenant au groupe Bolloré, Direct 8 et Direct Star. Avec cette acquisition - qui doit encore être soumise à l'Autorité de la concurrence -, la chaîne cryptée s'offre une place de choix sur le marché de la télévision gratuite. Pour proposer quels programmes ? La grille est en cours d'élaboration par les équipes mais l'arrivée de cet acteur effraie les acteurs historiques, inquiets de voir une partie du prestigieux catalogue de Canal + diffusé en clair sur Direct 8.

Les affaires DSK

C'est incontestablement l'histoire de l'année. Une histoire politique, médiatique mais aussi juridique. L'affaire DSK ou plutôt les affaires DSK ont rythmé 2011, boosté les ventes de journaux, offert aux chaînes d'informations des records d'audience historiques. Chaque rebondissement a apporté son lot de polémiques : les chaînes françaises pouvaient-elle diffuser les images de DSK menotté ? Les journalistes avaient-ils eu connaissance avant le 14 mai du comportement déroutant de l'ex-patron du FMI avec les femmes ? La presse a-t-elle franchi la ligne jaune en publiant des SMS personnels dans le cadre de l'affaire du Carlton de Lille ? Ce fait divers international aura une nouvelle fois amené les médias à se poser de (bonnes) questions sur leurs pratiques.

Les retours ratés de Delarue, Fogiel et PPDA

L'année aura été cruelle pour les anciennes gloires du PAF. Jean-Luc Delarue, Marc-Olivier Fogiel et Patrick Poivre d'Arvor ont tous les trois tenté un retour cathodique en 2011. Les émissions des deux premiers ont été déprogrammées par France 2 et M6 faute d'audience, celle du troisième est loin d'avoir réussi son pari (seulement 7% de parts d'audience en prime time). La cause de ces retours ratés ? Des concepts usés et un manque cruel d'imagination. Les téléspectateurs veulent de la nouveauté ! S'ils ne la trouvent pas, c'est vers la TNT qu'ils se tournent.

La fin de France Soir

7 novembre 1944 / 13 décembre 2011. L'aventure du titre repris en 2009 par l'oligarque russe Alexandre Pougachev s'est achevée officiellement le 14 décembre, dans la torpeur. Créé en novembre 1944 par Pierre Lazareff, France Soir était en proie à des difficultés financières et à une baisse de sa diffusion depuis plusieurs années malgré les nombreux plans de reprises et les multiples nouvelles formules. Face à ces difficultés, le très contesté propriétaire du titre avait annoncé l'arrêt de l'édition papier du journal pour le transformer en pure playeur. Avec des dizaines de licenciements à la clé : 89 sur 127 salariés. Les salariés ont tenté des opération coup de poing pour sensibiliser l'opinion à la fin d'un titre de presse. En vain. C'est la fin d'une histoire, la mort d'un quotidien généraliste, première victime de l'explosion du numérique.

L'échec de "Carré ViiiP"

Des "people" enfermés avec des anonymes, filmés 24/24 et 7j/7. Le "concept" imaginé par Endemol aura tenu... 15 jours ! C'est du jamais-vu pour une télé-réalité en France : en moins de deux semaines, l'émission a été lâchée par une presse censée la soutenir puis déprogrammée en raison d'audiences insuffisantes. Les candidats ont été priés de rentrer chez eux, TF1 et Endemol tentant de minimiser les conséquences de cet accident industriel cathodique. Puis Nonce Paolini, président de TF1, a finalement parlé de "vide sidéral" pour qualifier cette émission diffusée sur sa chaîne. Seul "Secret Story" a survécu à la télévision d'enfermement, "un jeu pour adolescents qui n'a jamais fait scandale" estime le patron de la Une.

L'explosion de Twitter

L'année 2010 fut celle de Facebook, 2011 aura été incontestablement celle de Twitter. La notoriété de cet autre réseau social a explosé grâce à un fait d'actualité, l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn. Le suivi en direct des audiences au tribunal de New York par des journalistes présents sur place a révolutionné notre manière de consommer et de fabriquer l'information. La presse s'est intéressée au phénomène, femmes et politiques ont adopté ce nouvel outil. Et la télévision continue de populariser ce site de micro-blogging où les twittos (utilisateurs de Twitter) adorent critiquer les programmes.

La guerre de la TNT

La TNT a dynamité le PAF ces dernières années, nouvelles secousses attendues en 2012. Les fameux canaux compensatoires abrogés, un appel à candidatures lancé par le CSA permettra en 2012 le lancement de six nouvelles fréquences sur la TNT gratuite. TF1, Canal+ et M6 pourront proposer leur projet de chaîne bonus (respectivement TV Breizh, Canal 20 et Wiki TV). NextradioTV, le propriétaire de BFM TV, L'Equipe et le groupe NRJ disposent eux aussi de projets de chaînes gratuites : une chaîne d'informations sportives pour les deux premiers tandis que le troisième développe deux projets : Chérie HD, une chaîne féminine et Nostalgie, la télé, une chaîne patrimoniale. Tous vont se livrer à une bataille sans merci pour obtenir le précieux sésame qui portera à 24 le nombre de chaînes gratuites sur le numérique terrestre.

Le Monde écouté, News of the World espion

Le scandale des "fadettes" (factures détaillées) a bousculé toute une profession. Les journalistes du Monde, quotidien de référence, ont été écoutés dans plusieurs affaires par les plus hauts services de l'Etat. En totale violation avec la loi sur le sercret des sources, révisée et renforcée par Nicolas Sarkozy lui-même. L'opinion ne s'est pas indignée mais la persévérance des juges a permis d'identifier les commanditaires de ce scandale d'Etat. Outre-Manche, un autre scandale d'écoutes a ébranlé tout un secteur. Le News of the Word, tabloïd anglais, ramassait ses scoops à la source : en mettant sur écoute des célébrités avec la complicité de de certains policiers. Un autre scandale d'Etat qui a fait tomber de nombreuses têtes.

Europe 1 dans la tourmente

Un nouveau patron, de nouveaux animateurs et une nouvelle équipe pour une nouvelle vie ? La prestigieuse maison Europe 1 a été secouée ces derniers mois par de nombreux départs et une série de mauvaises performances. Le nouveau patron Denis Olivennes a joué un coup de poker en choisissant Bruce Toussaintcomme nouvel anchorman de la matinale pour remplacer Marc-Olivier Fogiel qui avait déserté quelques mois plus tôt. La mission de cet ex de Canal+ est sans ambiguïté : sauver la station, les audiences de son 7-9 comptant pour 60% dans le calcul global. Les premiers résultats ont été faiblards mais l'ex-journaliste de Canal+ garde la confiance de sa direction. La prochaine vague de mesures devrait lui être largement plus favorable, elle sera en effet comparée avec l'une des pires de Marc-Olivier Fogiel.

France Télévisions en quête d'identité

En réformant le mode de nomination des présidents de l'audiovisuel public, Nicolas Sarkozy s'était attiré les foudres de l'opposition. Si le bilan du premier homme placé par le président à Radio France est bon, le compte n'y est pas du côté de France Télévisions. A la peine depuis plus d'un an, le nouveau président du groupe Rémy Pflimlin a dû repenser son état major pour enrayer la chute des audiences, notamment celles de France 2. La flopée de nouveaux formats mis à l'antenne n'a pas convaincu beaucoup de téléspectateurs, la place de la culture sur les écrans publics s'est densifiée sans jamais fédérer. 2012 sera une année décisive pour l'audiovisuel public.