Libé choisit l'humour pour répondre à Bernard Arnault, qui a décidé d'attaquer le quotidien aujourd'hui suite au titre polémique "Casse-toi riche con !". Le quotidien s'adresse demain au président du groupe LVMH, toujours à sa Une : "Bernard, si tu reviens, on annule tout". Une référence au célèbre SMS qu'aurait envoyé Nicolas Sarkozy à Cécilia, en 2008. Ironie du sort, le numéro en kiosques demain est sponsorisé par... les parfums Yves Saint-Laurent, une marque d'un groupe concurrent.
Un peu plus tôt dans la journée, l'homme d'affaires Bernard Arnault avait décidé de poursuivre Libération en justice pour "injures publiques proférées à son égard", indique LVMH dans un communiqué. "Bernard Arnault n'a d'autre choix, compte tenu de l'extrême vulgarité et de la violence du titre du quotidien en date du 10 septembre 2012, que d'assigner le journal Libération en justice", souligne le texte, qui rappelle que le PDG du groupe de luxe a "précisé qu'il était et qu'il restait résident fiscal français". Édouard de Rothschild, actionnaire principal de Libération, a apporté lundi soir un soutien sans faille à la direction de la rédaction sur le plateau de Canal+.
Cet après-midi, le quotidien a annoncé ne pas avoir peur des représailles du groupe de luxe, qui avec les marques Dior, Louis Vuitton ou Givenchy est le plus gros annonceur de France. "A Libération, on ne fait pas des Unes et des manchettes en fonction des impératifs publicitaires. Jamais depuis la création de Libération cela n'a inhibé le journal", a déclaré à l'AFP le directeur délégué de la rédaction de Libération, Vincent Giret. "La presse jusqu'à nouvel ordre a le droit de s'exprimer, de réagir à l'actualité", conclut le journaliste.
JB & BD.